Fil d'Ariane
Il y a tout juste 60 ans, le 29 juin 1960, Madagascar devenait indépendante. Cette année en raison de la pandémie de coronavirus, cet anniversaire est célébré dans la sobriété. Le confinement a mis à mal l'économie du pays, déjà très fragile. De l'indépendance aux controverses sur les îles éparses... voici les dates clés qui ont marqué l'histoire de cette île située dans l'océan Indien de 1960 à nos jours.
Le 26 juin 1960, Madagascar devient indépendante, mais reste étroitement liée à la France par les accords de coopération, sous la présidence de Philibert Tsiranana. Ce dernier est très critiqué par la population pour son soutien aux intérêts français.
Le 13 mai 1972, la mairie d'Antananarivo est incendiée par des manifestants réclamant la démission du président Philibert Tsiranana. C'est le début d'un soulèvement populaire qui sera réprimé dans le sang, faisant une quarantaine de morts.
En 1972, Philibert Tsiranana jette l'éponge et donne les pleins pouvoirs au chef d'état-major Gabriel Ramanantsoa, qui décide d'organiser un référendum afin d'officialiser son pouvoir pour une période transitoire. A l'issue du référendum l'ayant plébiscité, il crée un gouvernement d'union nationale, qu'il dirige jusqu'en 1975 avant de passer le flambeau.
Le 5 février 1975, Gabriel Ramanantsoa remet le pouvoir au ministre de l'Intérieur Richard Ratsimandrava, mais ce dernier sera assassiné six jours plus tard. En juin 1975, Didier Ratsiraka est nommé chef de l'Etat et du gouvernement par un directoire militaire. Le 30 décembre de la même année, la République malgache est proclamée, avec à sa présidence Didier Ratsiraka, après l'approbation d'une charte de la révolution socialiste.
Le 10 juin 1991 débute un mouvement de mécontentement populaire. Des rassemblements pacifiques réunissent pendant plusieurs mois des centaines de milliers de personnes. Un Comité des "Forces vives" présidé par Albert Zafy tient la rue. L'opposition met en place un gouvernement de transition. Le 10 août, la garde présidentielle tire sur la foule, faisant plus d'une centaine de morts. En octobre, une Haute autorité de l'Etat pour la transition est instituée.
Didier Ratsiraka reste symboliquement président de la République, mais c'est Albert Zafy qui dirige en fait le pays. Il remportera la présidentielle de 1993. Un règne de courte durée. La croissance tant attendue et promise n'est pas au rendez-vous.
Le maire de la capitale, le millionnaire Marc Ravalomanana, est déclaré en 2002 vainqueur de la présidentielle de 2001, après une crise politico-militaire de presque sept mois face au président sortant Didier Ratsiraka, qui contestait le résultat.
Il est réélu en 2006 dès le premier tour avec 56 % des voix pour un second mandat de cinq ans. Au fil des années, les partis d'opposition accusent le gouvernement de paralyser les entreprises locales.
En 2009, Marc Ravalomanana se voit contraint à la démission et à transférer le pouvoir à un conseil militaire, et doit fuir en Afrique du Sud. Un coup de force condamné par la communauté internationale. Le 17 mars 2009, l'armée confie les "pleins pouvoirs" à Andry Rajoelina, qui prête serment le 21 mars comme président de la "Haute autorité de la transition".
L'île est mise au ban de la communauté internationale, qui dénonce un "coup d'Etat". Pendant presque quatre ans, aides et investissements étrangers sont quasiment gelés, enfonçant encore un peu plus le pays dans la pauvreté.
Le 17 septembre 2011, dix groupes politiques signent une "feuille de route", élaborée par la Communauté de développement d'Afrique australe (SADC), prévoyant un gouvernement d'union nationale et des élections.
En décembre 2013, Hery Rajaonarimampianina est élu lors d'une présidentielle sans M. Ravalomanana ni M. Rajoelina, interdits de candidature dans le cadre d'un plan de sortie de crise.
En mai 2015, nouveau rebondissement. Les députés votent la destitution de Hery Rajaonarimampianina, accusé d'incompétence et d'avoir violé la Constitution. En juin, la justice rejette la demande de destitution.
En 2018, entre fin avril et début juin, des partisans de l'opposition occupent la principale place d'Antananarivo, dénonçant de nouvelles lois électorales et exigeant la démission du président, accusé de dérive autoritaire.
Cette crise s'achève avec la nomination d'un gouvernement d'union nationale.
Le 8 janvier 2019, la justice valide la victoire de Andry Rajoelina à la présidentielle de décembre 2018, rejetant les accusations de fraude de son rival Marc Ravalomanana.
Le 19, pour la première fois de l'histoire de l'île, l'investiture du président a eu lieu en présence de ses rivaux électoraux et ses prédécesseurs.
Le 23 octobre 2019, le président français Emmanuel Macron annonce le classement en réserve naturelle de l'île de la Grande Glorieuse, une des îles Eparses dans l'Océan indien, présumées riches en hydrocarbures, administrées par la France et revendiquées par Madagascar.
Le 20 avril 2020, Andry Rajoelina lance une tisane à base de plantes locales, affirmant qu'elle est capable de prévenir et guérir les malades du nouveau coronavirus.
L'Organisation mondiale de la santé (OMS) a multiplié les mises en garde contre l'utilisation de ce breuvage avant que son efficacité soit prouvée par des essais cliniques.