" L’Afrique du Sud coule dans mon sang. Elle me démange, m’irrite, m’inquiète", racontait-il dans une interview à nos confrères du Monde.
David Goldblatt est décédé, lundi 25 juin, à 87 ans. Ce fils d'immigrés juifs d'origine lituanienne et lettone, venus s'installer en Afrique du sud pour échapper aux persécutions antisémites.
Il commence la photo en 1948 alors que se mettent en place les lois de ségrégations raciales. Il sera celui qui franchit ces barrières pour rendre compte de son pays et dénoncer l'apartheid.
Les images disent tout ce que je veux. Elles expriment ce que je ressens, ce que j'apprécie, ce que je critique.
David Goldblatt
David Goldblatt ne veut pas faire son travail une étude sociologique et a toujours refusé l'idée d'un art militant.
Il était "l'une des figures majeures de la photographie de notre époque, une conscience éthique et morale du rôle de l'artiste dans nos sociétés", a réagi Bernard Blistène, directeur du Musée national d'art moderne au Centre Pompidou.
Beaubourg venait de lui consacrer, du 21 février au 13 mai, la plus importante rétrospective présentée en France. Plus de deux cents photographies et une centaine de documents étaient réunis pour cette exposition visitée par 130.000 personnes.
"A plusieurs reprises, David Goldblatt a affirmé que l'appareil photographique n'était pas une arme pour lui" et "qu'il n'était pas investi d'une mission", expliquait Karolina Ziebinska-Lewandowska, commissaire de la rétrospective parisienne.