Des centaines de courriels échangés entre une riche famille d'hommes d'affaires proches du président Jacob Zuma et des membres du gouvernement sont publiés depuis le début de la semaine. Ils confirmeraient des soupçons de corruption au plus haut niveau de l'Etat sud-africain. L'opposition a déposé une motion de défiance.
Dans la tempête il faut toujours garder le cap. Fragilisé par de nouveaux soupçons de corruption, Jacob Zuma fait face la tête haute aux députés dans un parlement clairsemé. Le président sud-africain raille l'empressement de ses détracteurs à le voir chuter : « Juste parce qu'ils ont lu les journaux, d'autres parties veulent aller au tribunal et ouvrir une procédure sur des ouï-dire. »
A la une des journaux, un flot incessant de gros titres et de scoops sur le contenu de courriels confidentiels échangés entre Jacob Zuma et la richissime famille indienne Gupta. Ces informations ont été fournies sur Internet par un généreux informateur.
Ces documents, en cours d'authentification, dévoilent les dessous d'attribution de marchés publics au profit de la famille Gupta et de pots-de-vin d'un montant de 400 millions de dollars, avec le nom d'intermédiaires compromettants : le fils du président sud-africain et plusieurs ministres.
Info ou intox ? Ces informations sont destructrices pour Jacob Zuma et son administration. Son propre parti, le Congrès national africain (ANC), demande des explications. « Nous appelons le gouvernement à établir la vérité sur ces allégations, car si elles sont laissées sans réponse elles peuvent devenir la vérité », déclare Zizi Kodwa, le porte-parole de l'ANC.
Après le scandale de l'utilisation de fonds publics engagés pour la rénovation de sa maison, située à quelques kilomètres de Durban, les marges de manœuvre de Jacob Zuma s'amenuisent d'autant plus que les appels à sa démission se multiplient. Dans les prochaines semaines, l'avenir du président sud-africain pourrait se résumer à une seule question : se maintenir contre vents et marée, ou prendre le large définitivement ?