Afrique du Sud : mort de l'ancien président Frederik de Klerk

Il avait officiellement mis fin à l'apartheid et libéré l'icône Nelson Mandela. Frederik de Klerk, dernier président blanc sud-africain et prix Nobel de la paix, est mort ce jeudi 11 novembre à 85 ans.
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DE KLERK
L'ancien président Frederik de Klerk pose avec la une du Cape Times ce 19 mars 1992 annoncant la victoire du oui au référendum sur la fin de l'apartheid.


 
AP/Archives
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"C'est avec la plus grande tristesse que la Fondation FW de Klerk annonce le décès de l'ancien président FW de Klerk paisiblement ce matin à son domicile de Fresnaye (non loin du Cap."  C'est ce qu'a annoncé sa fondation dans un communiqué.

Il avait dit souffrir d'un mésothéliome, un cancer qui affecte les tissus entourant les poumons en mars, le jour même de son 85e anniversaire.

"Il laisse derrière lui son épouse Elita, ses enfants Jan et Susan, et ses petits-enfants", précise le texte rédigé en anglais et en afrikaans.

Avec la réputation d'un grand conservateur, De Klerk succède au président PW Botha en 1989, affibli par un infarctus. Cet ancien avocat occupe de 1978 à 1989 de nombreux ministères. (Postes et télécommunications, Mines et Energie, Intérieur et Education). Il dirige même la répression lors de son passage à l'Intérieur contre l'ANC de Nelson Mandela.

Un apparatchik du régime défendant l'apartheid


Le 2 février 1990, cet apparatchik du Parti national, contre toute attente, déclare devant le Parlement: "L'heure des négociations est arrivée". Il annonce la libération inconditionnelle du leader de l'ANC Nelson Mandela, en prison depuis 27 ans, ainsi que la levée de l'interdiction des partis anti-apartheid.

Libération de Nelson Mandela en 1990


Le pays est alors confrontée à une serie de santions économiques. Il est également isolé diplomatiquement. Prétoria est au banc de la communauté internationale. Et surtout, les émeutes contre le régime d'apartheid se poursuivent dans la pays. Le régime est à bout de souffle.
 


Il fallait sortir les Blancs de leur isolement et de leur culpabilité et permettre aux Noirs d'accéder à la dignité et à l'égalité
Frederik de Klerk, vingt ans après la libération de Nelson Mandela

Cette décision du nouveau président lance alors véritablement le processus de transition. Un réferendum acte la fin de l'apartheid le 18 mars 1992.  Deux ans plus tard kes premières élections multiraciales dans l'histoire du pays sont organisées. Elles seront remportées par l'ANC de Nelson Mandela.

Prix Nobel de la paix en 1993 au coté de Nelson Mandela


Les deux hommes reçoivent conjointement le prix Nobel en 1993, pour "leurs efforts visant à la disparition pacifique du régime de l'apartheid et pour l'établissement d'une nouvelle Afrique du Sud démocratique".

Vingt ans plus tard, FW De Klerk a estimé que sa décision avait permis d'éviter "une catastrophe", sortant les Blancs de leur "isolement et de leur culpabilité" et permis aux Noirs d'accéder à "la dignité et à l'égalité".
 

AFRIQUE DU SUD DEBAT MANDELA DE KLERK
Nelson Mandela et Frederick De Klerk se serrent la main lors d'un débat télévisé le 18 avril 1994 lors de la première campagne éléctorale libre du pays.
AP


Il accompagne pendant deux ans la jeune démocratie en devenant vice-président du premier président noir dans le pays. Mais en 1996, il démissionne, reprochant à la nouvelle constitution de ne pas garantir aux Blancs qu'ils puissent continuer à partager le pouvoir.


Il semblait être la quintessence de l'homme d'appareil (...) Rien dans son passé ne semblait indiquer l'ombre d'un esprit de réforme
Nelson Mandela dans son autobiographie

L'année suivante, il abandonne la présidence du Parti national et entame son retrait de la vie politique.

Né le 18 mars 1936, De Klerk a toujours évolué dans les milieux nationalistes afrikaners, descendants des premiers colons européens qui parlent une langue dérivée du hollandais.

"Il semblait être la quintessence de l'homme d'appareil (...) Rien dans son passé ne semblait indiquer l'ombre d'un esprit de réforme", avait écrit Nelson Mandela dans son autobiographie.

En 2020, il a déclenché une vive polémique en niant que l'apartheid ait été un crime contre l'humanité, avant de présenter des excuses.