L'IIAG ou Indice Ibrahim de la Gouvernance Africaine permet de voir, grâce à des indicateurs établis par la fondation Mo Ibrahim l'évolution de la vie des Africains. Au total 100 indicateurs qui définissent la gouvernance globale. La méthodologie est toujours la même, quelque soit le pays. L'IIAG mesure les résultats et les conséquences concrètes des politiques entreprises par les gouvernements des 54 pays africains. Ce qui lui permet chaque année d'établir un classement des bons et des mauvais élèves. En 2018, les trois pays les plus performants en prenant en compte l'ensemble des indicateurs sont l'île Maurice (79,5 sur 100), les Seychelles (73,2 sur 100) et le Cap Vert (71,1 sur 100).
Les 100 indicateurs sont répartis en quatre grandes thématiques : sécurité et état de droit, participation et droits humains, développement économique durable et enfin développement humain. Concernant la sécurité par exemple, cela regroupe 26 indicateurs tels que l'indépendance de la justice, la corruption, les conflits armés internes ou les troubles sociaux. 26 critères également pour le développement humain de la qualité du système éducatif aux services soicaux en passant par accès au réseau sanitaire. C'est le développement économique durable qui regroupe le plus d'indicateurs, 29, comme la solidité des banques, la transparence des entreprises publiques, le soutien du système agricole ou encore l'état des diverses infrastructures.
Ainsi, le Maroc est le pays qui progresse le plus pour l'ensemble du développement économique durable, avec +14,1 points. Enfin, pour ce qui est des droits humains, la fondation Mo Ibrahim a établi 19 critères comme la liberté d'expression, l'égalité entre les sexes ou les élections libres et transparentes.
Milliardaire soudanais qui a fait fortune dans les télécommunications, Mohamed dit "Mo" Ibrahim revend en 2005 sa société Celtel, créée en 1998, avant de monter en 2006 sa fondation, dont le siège est à Londres. Sa fondation se donne pour mission de promouvoir la bonne gouvernance en Afrique avec des critères toujours plus en lien avec le quotidien des Africains. Objectif : mettre en exergue des besoins des populations pas forcément privilégiés par les analyses statistiques plus conventionnelles.
A travers sa fondation, Mo Ibrahim veut changer l'Afrique et ses élites. Une fondation d'influence plutôt que d'humanitaire auquel le milliardaire ne croit pas. Sa Fondation octroie ponctuellement un prix doté de 5 millions de dollars et une rente de 200 000 dollars par an à vie à un chef d'État africain ayant quitté le pouvoir et qui a fait preuve d'une bonne gouvernance. Le dernier gouvernant à avoir reçu le prix Mo Ibrahim est l'ancienne présidente du Liberia, Ellen Johnson Sirleaf, également prix Nobel de la paix en 2011.