Algérie : des prières de rue pour manifester

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Ils ont choisi la prière pour protester : des Algériens de la ville de Ouargla dénoncent la précarité qui mine cette région du Sud. Le principe est simple, s'inviter dans les évènements culturels pour se faire entendre. Des actions qui font débat dans le pays.

C'est à Ouargla, à 700 kilomètres au sud d'Alger, que tout a commencé. Alors qu'un gala devait avoir lieu, des habitants ont protesté en priant, ensemble, devant la salle de concert pour demander la baisse de leurs factures d'électricité et d'eau et la construction d'hôpitaux.

Et cette révolte par la prière s'est répandue à travers le pays. Dernier exemple en date, Sidi Bel Abbès mais contrairement à Ouargla, le festival avait été maintenu. La protestation a pris une telle ampleur que le gouvernement a réagi :


Je peux comprendre que des gens réclament des emplois, mais de la à empêcher une activité culturelle pour se faire entendre, non. Cela mène à la prison dans d'autres pays. Mais en Algérie, on est plus cléments. Après on entend dire qu'un courant politique est derrière cette manoeuvre.

Ahmed Ouyahia, Premier ministre

À demi-mots, ce sont les islamistes qui sont mis en cause :


Les mosquées sont faites pour prier, il n'est pas normal d'utiliser la prière pour protester, même si la cause est juste et légitime. Je ne crois pas que cette utilisation de la prière soit innocente, surtout que ça coïncide avec l'initiative politique lancée par le parti des Frères Musulmans algériens, qui appellent l'Armée à intervenir pour garantir une transition démocratique.

Hadda Hezam, analyste politique et éditorialiste 


Orchestrées ou non, la dernière fois que des concerts ont été annulés sous la pression de manifestations, c'était au des débuts des années 90, au temps de l'ex Front Islamique du salut.