Fil d'Ariane
Une cérémonie digne d'un chef d'État. Le cercueil en bois est recouvert du drapeau national, et porté par plusieurs officiers marchant au pas, afin de permettre aux Algériens de lui rendre un dernier hommage.
Entouré de nombreux motards, le cortège funéraire est arrivé au palais du Peuple, ancien palais d'Été de la période coloniale. Pour l'y accueillir : le chef d’état-major par intérim - le général Saïd Chengriha, et d'autres hauts-dignitaires de l'armée.
Ahmed Gaïd Salah est décédé ce 23 décembre d'une crise cardiaque à l'âge de 79 ans. Soit quatre jours après l'investiture du nouveau chef de l'État, vainqueur de l'élection présidentielle du 12 décembre.
Le président Abdelmadjid Tebboune s'est recueilli devant le cercueil avant de présenter ses condoléances aux membres de la famille du général qu'il avait élevé jeudi, lors de son investiture,au rang de "Sadr" dans l'Ordre national du Mérite, traditionnellement réservé aux chefs d'État.
L'ex-président par intérim, Abdelkader Bensalah, et de nombreux hauts responsables lui ont rendu un dernier hommage. Dans son oraison funèbre, le général Boualem Madi, directeur de la Communication du ministère de la Défense, a salué dans le général Gaïd Salah "un héros parmi les héros de l'Algérie".
"Pas une goutte de sang n'a été versée et il a ramené l'Algérie à bon port", a-t-il déclaré. Une référence à la gestion par l'armée du mouvement de contestation du régime, le Hirak, qui agite l'Algérie depuis le 22 février 2019.
Selon des images diffusées par la télévision d'État, une foule immense s'est rassemblée devant les portes du palais du Peuple. Dans un coin de l'écran, barré de noir, était affichée une photo du défunt accompagnée de ce logo en arabe: "Au revoir Lion de l'Algérie".
Mardi 24 décembre, des tentes et des chapiteaux ont été installés dans plusieurs wilayas (préfectures). Des registres de condoléances ont été ouverts pour permettre aux citoyens de lui rendre un dernier hommage, selon les télévisions.
Florilège de réactions que suscite sa mort, dans les rues d'Alger :
Le cercueil a ensuite été mis en terre, au son de la sonnerie aux morts et d'une salve d'honneur.
Chef d'état-major de l'armée algérienne pendant 15 ans, le général Gaïd Salah était apparu ces derniers mois comme le gardien intransigeant du "système" au pouvoir face au mouvement de contestation populaire.