Retenu depuis dimanche par ses ravisseurs liés à l'organisation Etat islamique, Hervé Gourdel, 55 ans, a été décapité. Le groupe Jund al-Khilafa avait posé un ultimatum à la France et exigeait "sous 24 heures" que le pays renonce à ses frappes aériennes en Irak.
Sur son site internet, Hervé Gourdel, Niçois de 55 ans, écrivait simplement : « Je suis né à Nice en 1959 et j'ai très tôt découvert la montagne dans le Mercantour avec mon père et parcouru les premiers sommets. Dès lors, je n'ai eu qu'une envie : y revenir le plus souvent possible. »
Il se définissait comme "guide photographe" et précisait " Le diplôme de guide m'a permis de gagner ma vie loin des bureaux en grimpant, en skiant, en parcourant des cours d'eau, en parlant de la montagne, en transmettant un enthousiasme et des connaissances... ". Il énumérait aussi ses voyages au Népal ou en Jordanie.
Sa vie s'est arrêtée ce mercredi 24 septembre. Arrivé samedi en Kabylie pour un trekking d'une dizaine de jours. il avait prévenu ses parents qu'il serait "peut-être difficilement joignable".
A 17h04, la dépêche de l'Agence France Presse est tombée, glaçante : "L'otage français en Algérie décapité par ses ravisseurs". Ce passionné avait été enlevé 3 jours avant. Il aura succombé à Jund al-Khilafa, au groupe lié à l'organisation État islamique. Une vidéo intitulée "Message de sang pour le gouvernement français" montrerait sa décapitation. Le groupe terroriste avait annoncé son geste si la France ne renonçait pas "sous 24h" à ses frappes aériennes en Irak.
"C'est dans l'Atlas marocain que j'ai commencé à évoluer, expliquait-il. J'ai eu envie de ramener des images des gens qui y vivent." Pendant vingt ans, le guide niçois a ainsi organisé des stages pour former des accompagnateurs en montagne et transmettre sa passion.
L'armée algérienne avait déployé quelque 1 500 soldats en Kabylie. Elle tentait depuis mardi de localiser l'otage français, passant au peigne fin une zone montagneuse à l'est d'Alger. Des troupes d'élite du service de lutte antiterroriste participaient à cette opération, lancée sur une zone à cheval entre les département de Tizi Ouzou et de Bouira immédiatement après la confirmation du rapt. De nombreux barrages de gendarmes avait été mis en place sur la route qui traverse ces hautes montagnes abruptes et boisées.
Deux otages Allemands menacés de mort aux Philippines
Marianne Dardard, par Skype depuis Manille
25.09.2014
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“Lâche“ et “odieux“
24.09.2014(AFP)
Le président français François Hollande a condamné mercredi à New York le "lâche" et "odieux" assassinat d'un otage français en Algérie par un groupe affilié au groupe Etat islamiste, soulignant qu'elle renforçait sa "détermination" à lutter contre cette organisation. "Notre compatriote Hervé Gourdel a été assassiné par un groupe terroriste lâchement, cruellement honteusement", a déclaré le chef de l'Etat français devant la presse depuis la mission française auprès de l'ONU où il devait s'exprimer peu après devant l'Assemblée générale de l'organisation.
Le visage fermé, François Hollande a déploré "un crime odieux dont les auteurs devront être châtiés". "Ma détermination est totale et cette agression ne fait que la renforcer", a-t-il poursuivi dans une allusion à l'intervention militaire française en Irak contre l'organisation l'Etat islamique dont les ravisseurs de Hervé Gourdel se sont réclamés. "Nous continuerons à lutter contre le terrorisme, partout et notamment contre le groupe qu'on appelle Daech (acronyme arabe de l'Etat islamique, NDLR) qui répand la mort en Irak et en Syrie", a-t-il souligné, martelant que "les opérations militaires aériennes (françaises en Irak) se poursuivront tout le temps nécessaire". François Hollande a également annoncé qu'il réunirait "dès demain" jeudi à l'Elysée "un conseil de défense pour à la fois fixer les buts que nous avons assignés à nos opérations militaires et renforcer encore la protection de mes compatriotes".