Algérie : le journaliste Abdelkrim Zeghileche condamné à 2 ans de prison

Après Khaled Drareni, un autre journaliste algérien Abdelkrim Zeghileche, directeur de Radio-Sarbacane, a été condamné à deux ans de prison ferme pour "atteinte à l'unité nationale" et "outrage au chef de l'Etat". La justice lui reproche des publications appelant à la création d'un parti politique.
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deuxième journaliste emprisonné
Des journalistes algériens sont réunis sur la place de la liberté de la presse à Alger pour dénoncer l'interdiction de couvrir les manifestations contre la candidature d'Abdelaziz Bouteflika pour un cinquième mandat, en Algérie, le 28 février 2019.
(AP Photo/Anis Belghoul)
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Le journaliste algérien Abdelkrim Zeghileche a été condamné ce lundi 24 août à deux années de prison ferme pour "atteinte à l'unité nationale" et "outrage au chef de l'Etat", dernier procès en date contre les militants prodémocratie en Algérie, a indiqué l'un de ses avocats.

Il est notamment reproché à Abdelkrim Zeghileche, détenu depuis le 24 juin, des publications sur Facebook appelant à la création d'un nouveau parti politique.

"Maintenant, tous les opposants algériens, dès qu'ils parlent, on leur colle une atteinte à l'unité nationale pour les incarcérer", a déploré l'avocat, Me Djamel Aissiouane. "Abdelkrim Zeghileche a été condamné à deux ans de prison ferme et à une amende de 100.000 dinars (660 euros). Le dossier est vide. Nous allons faire appel", a-t-il ajouté.

(Re)voir : Condamnation de Khaled Drareni, "Le journalisme est un crime au regard du pouvoir algérien"

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Le procureur du tribunal de Constantine (nord-est), lieu du procès, avait requis trois ans de prison ferme à l'encontre de M. Zeghileche, directeur de Radio-Sarbacane, une radio indépendante en ligne.

Abdelkrim Zeghileche avait été relaxé le 4 mars dans le cadre d'un autre procès: le procureur de Constantine avait alors requis 6 mois de prison ferme contre lui et sa collègue Lynda Nacer pour "incitation à attroupement non armé" après un appel à un sit-in contre le 5e mandat du président déchu Abdelaziz Bouteflika début 2019.
 

Une longue liste de journalistes


Cette lourde peine survient dans un contexte de répression systématique contre des journalistes, des blogueurs et des militants du "Hirak", le mouvement populaire antirégime dans le pays. Le 10 août, le journaliste Khaled Drareni a été condamné à trois ans de prison ferme pour "incitation à attroupement non armé" et "atteinte à l'unité nationale".

A lire : Algérie, appel à la mobilisation internationale pour le journaliste Khaled Drareni 

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La sentence très sévère a choqué ses collègues en Algérie et au-delà. Une campagne internationale de solidarité a été lancée par des défenseurs des droits de la presse et de la protection des journalistes. Des manifestations en faveur de sa libération ont été organisées à Paris, New York et Genève.

Ces derniers mois, des journalistes ont été accusés par le régime de semer la discorde, de menacer l'intérêt national et surtout d'être à la solde de "parties étrangères". Plusieurs sont en prison et des procès sont en cours.

L'Algérie figure à la 146e place (sur 180) du classement mondial de la liberté de la presse 2020 établi par Reporters Sans Frontières. Elle a dégringolé de 27 places par rapport à 2015.

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