Algérie : le président Tebboune maintient sa visite d'État en France

Le président algérien Abdelmadjid Tebboune a déclaré samedi que sa visite d'Etat en France était "toujours maintenue" mais dépendait "du programme" de l'Elysée, précisant qu'une "visite d'État a des conditions" et "n'est pas une visite touristique" .

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Le président algérien Abdelmadjid Tebboune a annoncé samedi soir à la télévision algérienne maintenir sa visite d'État en France, en avouant toutefois ne pas être tombé d'accord avec Emmanuel Macron sur le programme de cette visite qui n'a pas encore de date connue : "Une visite d'Etat a des conditions et doit déboucher sur des résultats. Ce n'est pas une visite touristique", a-t-il déclaré.

 

AP Photo/Fateh Guidoum
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"Nous attendons le programme de cette visite de la part de la présidence française. Elle est toujours maintenue", a déclaré le chef d'État lors d'un entretien télévisé diffusé samedi soir.

"Nous ne sommes pas tombés d'accord sur le programme de cette visite. Une visite d'État a des conditions et doit déboucher sur des résultats. Ce n'est pas une visite touristique", a-t-il ajouté.

La visite, programmée d'abord début mai, avait été repoussée à juin, les Algériens craignant qu'elle ne soit gâchée par les manifestations du 1er mai contre la très contestée réforme des retraites en France, selon des sources concordantes.

A l'époque, l'Elysée avait souligné que les deux parties étaient "en discussion pour trouver une date qui puisse convenir".

Mais, Abdelmadjid Tebboune n'a toujours pas effectué une visite qui devait consacrer l'embellie entre les deux pays après nombre de crises diplomatiques.

Il s'est rendu en revanche en Russie du 13 au 17 juin où il a été accueilli en grande pompe par Vladimir Poutine, Alger et Moscou entretenant des relations privilégiées de longue date. 

"Notre visite en Russie a donné des résultats concrets", a souligné M. Tebboune, ajoutant que les visites d'État en Chine, en Italie ou au Portugal ont également été couronnées de succès.

En Russie, outre la signature d'une "déclaration de partenariat stratégique approfondi", qui prévoit notamment l'échange de renseignements et d'informations sur "les menaces à la sécurité nationale", huit autres accords dans les domaines de la justice, des télécommunications, de l'agriculture, de la culture, des ressources en eau et de l'exploration de l'espace à des fins pacifiques, ont été signés.

La visite en France "doit se baser sur un programme sur lequel les deux pays s'entendent(...) On peut ouvrir de nouvelles pages et en fermer d'anciennes", a poursuivi M. Tebboune.

Il a affirmé que la visite aurait lieu quand la présidence de la République française proposera un programme à la hauteur d'une visite d'État.

Interrogée à la mi-juin par la chaîne de télévision française LCI sur cette visite, la cheffe de la diplomatie française Catherine Colonna avait répondu: "je l'espère, nous travaillons sur des dates" mais "elles ne sont pas fixées".

La relation entre l'Algérie et la France, ex-puissance coloniale (de 1830 à 1962), est très agitée et empreinte de malentendus et de non-dits.

La question de la mémoire de la colonisation par la France au 19e siècle et de la guerre d'Algérie (1954-1962) constitue l'un des grands points sensibles de la relation entre Paris et Alger, au coeur de plusieurs disputes ces dernières années. 

Les deux pays multiplient aujourd'hui les efforts pour reconstruire une relation plus apaisée.