Algérie : l'ex magnat de la TV Anis Rahmani condamné en appel à 10 ans de prison
La justice algérienne a confirmé ce 25 septembre en appel la condamnation à dix ans de prison du patron du groupe de médias privé algérien Ennahar, Anis Rahmani. De son vrai nom Mohamed Mokkadem, l’homme de presse était, jugé pour des faits de corruption, a indiqué l'agence officielle APS.
Anis Rahmani était poursuivi notamment pour "mauvais usage des fonds de la Sarl El-Athir Presse, (relevant du groupe Ennahar, ndlr), infraction à la règlementation des changes, trafic d'influence pour l'obtention d'avantages indus et fausse déclaration", selon l’agence officielle APS.
La Sarl "El-Athir Presse" a été condamnée en outre par la Cour d'Alger à une amende de 12 millions de dinars (88.000 euros environ) avec versement d'une indemnité de 10 millions de dinars (plus de 73.000 euros) au profit du Trésor public.
En mars 2021, Anis Rahmani avait été condamné en appel dans une autre affaire à trois ans de prison ferme pour avoir illégalement enregistré et diffusé en octobre 2018 une communication téléphonique qu'il avait eue avec un colonel de services de renseignement.
Durant son procès, Anis Rahmani a clamé son innocence. Il a assuré que sa "responsabilité morale et juridique (l') avait poussé à défendre ses journalistes en prenant certaines dispositions". Parmi ces dispositions, il a reconnu "avoir enregistré la communication avec l’officier supérieur et l’avoir diffusé lors de l’arrestation du journaliste qui avait écrit sur le sujet".
Le 15 octobre 2020, le PDG d'Ennahar avait été condamné à six mois de prison ferme pour diffamation dans une autre affaire qui l'opposait au directeur de la publication arabophone Echourouk El-Arabi, Yassine Fodil.
Connu comme un journaliste spécialiste des questions sécuritaires, il a été visé par d'autres plaintes pour diffamation, selon les médias algériens.
Lancée en 2012, Ennahar TV, chaîne d'information en continu, se targue d'être "la première chaîne d'info en Algérie". Mais elle a été critiquée pour être une arme contre les opposants au "système" de l'ancien président Abdelaziz Bouteflika, poussé à la démission en 2019 sous la pression de l'armée et du Hirak, un mouvement de contestation populaire et décédé en septembre 2021.
Lors de la campagne pour l'élection présidentielle de décembre 2019, la chaîne avait attaqué le candidat Abdelmadjid Tebboune, devenu président.