Algérie : libération d'Abdelouahab Fersaoui, figure du Hirak, en prison depuis octobre 2019

La Justice algérienne a réduit dimanche soir en appel la peine d'emprisonnement d'Abdelouahab Fersaoui, opposant et militant du mouvement de protestation antirégime ("Hirak"), qui retrouve ainsi la liberté, a indiqué à l'AFP un de ses avocats.

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Abdelouahab Fersaoui
Arrêté début octobre lors d'une manifestation, Abdelouahab Fersaoui a retrouvé la liberté ce 18 mai.
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"Abdelouahab Fersaoui a été condamné à six mois de prison ferme. Il va donc sortir de prison puisqu'il a déjà purgé sa peine", a expliqué son avocat, Me Hocine Benissad.

M. Fersaoui, président du Rassemblement-Actions-Jeunesse (RAJ), une association citoyenne en pointe au sein du "Hirak", avait été condamné en première instance le 6 avril à un an de prison ferme pour "atteinte à l'intégrité du territoire national".

Selon Saïd Salhi, vice-président de la Ligue algérienne pour la défense des droits de l'Homme (LADDH), l'opposant a été libéré dans la nuit de dimanche à lundi.

"Nous sommes vraiment soulagés. Nous nous réjouissons de cette libération car Fersaoui a subi une longue détention. Ce n'est que réparation d'une grave injustice", a réagi M. Salhi.

Le parquet avait demandé dimanche à durcir en appel la peine de prison prononcée contre le président du RAJ, durant une audience organisée par visioconférence et à huis clos en raison du confinement sanitaire.

Figure de la contestation dont l'Algérie est le théâtre depuis février 2019, cet universitaire de 39 ans était en détention depuis son arrestation le 10 octobre, alors qu'il prenait part à un rassemblement de soutien aux détenus du "Hirak" devant le principal tribunal de la capitale.

Lors de son procès, le 23 mars, M. Fersaoui avait nié les accusations. "La Justice a fondé son accusation sur mes publications sur mon compte Facebook. Ces publications, dont je suis responsable, ne menacent pas l'unité nationale ni n'incitent à la violence", s'était-il défendu.

Un autre militant du "Hirak", Ibrahim Daouadji, condamné en prémière instance début avril à six mois de prison, a comparu lui aussi dimanche devant la cour d'Alger, notamment pour "incitation à attroupement non armé".

"M. Daouadji a écopé de six mois de prison avec sursis. Lui aussi va être libéré", a précisé à l'AFP Me Benissad.

Malgré la pandemie de Covid-19 qui a contraint le mouvement populaire à suspendre ses manifestations depuis la mi-mars, la répression continue à s'abattre sur des opposants, des journalistes et médias indépendants ainsi que des internautes.