Fil d'Ariane
C'est l'association Reporters sans frontières (RSF), dont il est aussi le correspondant en Algérie qui l'annonce, le journaliste Khaled Drareni a de nouveau été arreté vendredi soir.
Le journaliste faisait l'objet d'un mandat de dépôt depuis mercredi, après l'annulation par la chambre d'accusation de la cour d'Alger d'une mesure de contrôle judiciaire, décidée après une précédente arrestation début mars.
Dans son tweet, RSF dénonce "l'utilisation éhontée du #COVID19 par le régime algérien pour régler ses comptes avec le journalisme libre et independant".
"Le journaliste Khaled Drareni vient d'être arrêté officiellement par la police qui l'a emmené ce soir vers le commissariat de police (...) il sera présenté demain pour exécuter la décision de la chambre d'accusation de la cour d'Alger", a indiqué de son côté le Comité national pour la libération des détenus (CNLD), une association de soutien.
Le journaliste avait été arrêté le samedi 7 mars alors qu’il couvrait à Alger un début de manifestation du "Hirak", le mouvement antirégime qui ébranle le pouvoir algérien depuis plus d'un an.
Inculpé "d'incitation à attroupement non armé et d'atteinte à l'intégrité du territoire national", il avait été relâché le 10 mars après trois jours en garde à vue et placé sous contrôle judiciaire.
L'ONG Human Rights Watch (HRW) a dénoncé l'arrestation de M. Drareni.
"#Algérie : le pouvoir profite de ce que le monde est occupé par le #Coronavirus pour accélérer la répression du #Hirak. Un tribunal vient de décider que le journaliste Khaled Drareni ira en détention préventive, en attendant un procès -- déjà illégitime", a critiqué un porte-parole de HRW pour le Moyen-Orient et l'Afrique du Nord.
M. Drareni est le fondateur du site internet Casbah Tribune et le correspondant en Algérie de la chaîne internationale francophone TV5 Monde.
En dépit de la suspension des manifestations hebdomadaires du "Hirak", en raison de la pandémie de Covid-19 (26 morts et 409 cas déclarés officiellement en Algérie), la machine judiciaire continue de sévir: Karim Tabbou, figure populaire du mouvement de contestation, a été condamné cette semaine en appel à une peine alourdie d'un an de prison ferme.
Plusieurs dizaines de personnes restent en détention dans le cadre du mouvement de contestation, selon les organisations de défense des droits humains.