Algérie : syndicat et politiques toujours sous la pression des manifestants
Un millier de syndicalistes se sont rassemblés à Alger, mercredi 17 avril, devant le siège de l'Union générale des travailleurs algériens (UGTA). Ils exigent le départ du secrétaire général Abdelmadjid Sidi-Saïd, ancien proche de l'ex président Abdelaziz Bouteflika. Dans le pays, les manifestations se poursuivent au lendemain de la démission du président du Conseil constitutionnel.
"Sidi Saïd, dégage" ; "Libérez le syndicat", lisait-on sur les pancartes brandies par les manifestants qui scandaient à Alger ce mercredi 17 avril : "20 ans, ça suffit". La cible de cette colère, c'est Abdelmadjid Sidi-Saïd, secrétaire général du principal syndicat en Algérie, l'Union générale des travailleurs algériens (UGTA) depuis 1997, seule organisation syndicale considérée comme représentative par le régime. Abdelmadjid Sidi-Saïd est accusé par les manifestants d'être une figure du régime.
Depuis le début du mouvement de contestation algérien, le 22 février, le secrétaire général de l'UGTA est fortement contesté. On lui reproche notamment sa proximité affichée avec les clans du pouvoir. Il fut durant plusieurs mois l'un des principaux défenseurs d'un cinquième mandat du chef de l'Etat, avant de rallier la proposition de l'armée de lancer un processus constitutionnel visant à l'écarter du pouvoir.
Tayeb Belaiz poussé vers la sortie
Hier, mardi 16 avril, c'est une démission importante qui eut lieu. Celle du président du Conseil Constitutionnel Tayeb Belaiz. Il fait partie des "3 B" avec le président par intérim, Abdelkader Bensalah et le Premier ministre Noureddine Bédoui que les manifestants souhaitent voir démissionner. Trois personnes vues comme les incarnations du système.
Cette démission intervenait au premier jour d'une révision exceptionnelle des listes électorales (qui doit durer une semaine) dans la perspective de la présidentielle du 4 juillet.
Tayeb Belaiz avait été nommé par Abdelaziz Bouteflika à la tête du Conseil Constitutionnel le 10 février dernier. Il l'avait déjà présidé de mars 2012 à septembre 2013.
Une colère qui ne fléchit pas
Son départ n'est pas suffisant pour les manifestants. Des milliers d'étudiants se sont à nouveau retrouvés dans la rue, mardi 16 avril. Dans une allocution, le général Ahmed Gaïd Salah, chef de l'état-major, a cherché à apaiser les tensions en assurant "qu'aucune goutte de sang ne sera versée".
Cette colère populaire impacte même le calendrier des ministres. Lundi, le ministre de l'Energie avait été empêché de sortir par des manifestants, dans l'aéroport de Tébessa, à l'est du pays. Le ministre des Transports a lui préféré annuler une visite sur le chantier d'extension du métro d'Alger. De nouvelles manifestations sont prévues vendredi.