Messaoud Benagoun, ex-ministre du Tourisme et de l’Artisanat, n'était resté que trois jours en poste avant d'être limogé sans explication officielle. La presse avait critiqué sa totale inexpérience politique.
Le mardi 15 août, le Premier ministre Abdelmajid Tebboune était limogé après seulement trois mois d’exercice. Il est remplacé par Ahmed Ouyahia qui annonce un léger remaniement, effectif48 heures plus tard.
Et là, surprise : un ex-ministre, Messaoud Benagoun, limogé fin mai est réintégré dans le gouvernement ! C’est du moins ce que relayent les médias officiels algériens qui citent un communiqué de la présidence de la République.
Lorsqu’il avait été nommé au poste de ministre du Tourisme et de l’Artisanat, son inexpérience politique l’avait mis au centre d’une forte polémique médiatique. Concrètement, les médias lui reprochent de n'avoir jamais été élu et plus globalement son absence de la scène politique. Il s'en était défendu en arguant qu'il était à la tête du Mouvement national des étudiants algériens (MNEA), syndicat « agréé » par les ministères de l’Intérieur et de l’Enseignement supérieur et qu'il s'était présenté aux élections législatives dans la wilaya de Batna. Une défense qui n'avait pas convaincu.
Trois jours après sa première nomination, il perdait son poste sans explication officielle. Une chaîne de télévision l'accusait d’avoir falsifié son diplôme universitaire et d’avoir maquillé son casier judiciaire pour cacher plusieurs condamnations. Cette fraude supposée aurait eu pour but de lui permettre d’être candidat aux législatives.
L’histoire se répète
Les observateurs politiques et les médias algériens s’étaient étonnés et indignés de cette nomination. Une heure plus tard, Messaoud Benagoun disparaissait à nouveau du gouvernement après la publication d’une liste gouvernementale corrigée sans explication.
Sur cette nouvelle liste, Hacène Mermouri, ministre du Tourisme depuis fin juillet 2017, reprend son portefeuille. Un nouveau couac qui alimente la grogne des anti-Bouteflika.
Un subresaut parmi tant d'autres à la tête de l'Etat. Pour analyser ce jeux de chaises musicales, regardez l'interview du politologue Karim Amellal (plus haut).