Fil d'Ariane
Des ministres du Burkina Faso, du Mali et du Niger, trois régimes militaires regroupés au sein de l'Alliance des États du Sahel (AES), se sont réunis le 15 février à Ouagadougou en vue de créer une confédération.
Les ministres de la Défense de la Cédéao lors d'une réunion extraordinaire à Accra le 17 août 2023 - sans le Mali, le Burkina Faso, le Tchad, la Guinée et le Niger - pour discuter de la situation au Niger.
"Ouagadougou nous offre aujourd'hui l'occasion de franchir un pas supplémentaire dans la poursuite de la mise en place des instruments, mécanismes et procédures de notre alliance, ainsi que dans l'architecture juridique de la confédération envisagée par nos trois États", a déclaré le ministre burkinabè de la Défense, le général Kassoum Coulibaly.
"Ce mécanisme permettra à notre alliance et à la confédération de fonctionner efficacement et au grand bonheur de nos populations", a soutenu son homologue nigérien, le général Salifou Modi.
Début décembre 2023 à Bamako, les ministres des Affaires étrangères du Mali, du Burkina Faso et du Niger avaient envisagé la création d'une confédération des trois pays, avec l'ambition d'aller ensuite encore plus loin avec une fédération.
Le 11 février 2024, le chef du régime militaire nigérien, le général Abdourahamane Tiani, a évoqué la possible création d'une monnaie commune avec le Burkina Faso et le Mali, comme une "étape de sortie" de la "colonisation".
Cette rencontre se tient quelques semaines après le retrait sans délai de ces pays de la Communauté économique des Etats de l'Afrique de l'ouest (Cedeao).
"Ce retrait nous offre une nouvelle opportunité de parvenir à une fraternité réelle (...) sans aucune ingérence ni manipulation extérieure", a dit le ministre malien de l'Administration territoriale et de la Décentralisation, le colonel Abdoulaye Maïga, à la tête d'une délégation de sept ministres.
Selon le général burkinabè Kassoum Coulibaly, cette organisation régionale "s'est détournée de son objectif principal d'être au service des peuples".
"Notre décision de retrait est irréversible", a-t-il ajouté.
Elle est "irrévocable", a également estimé le nigérien Salifou Modi, avant de dénoncer les "sanctions" appliquées par la Cedeao au Niger, en réponse au coup d'Etat du 26 juillet 2023 dans ce pays.
Les trois régimes militaires ne cessent de dénoncer l'instrumentalisation faite selon eux de la Cedeao par la France.
Dans ces trois pays, tous confrontés à des violences djihadistes récurrentes et meurtrières, les gouvernements civils ont été renversés par des coups d'État militaires successifs depuis 2020.