Assassinat d'humanitaires au Niger : cérémonie d'hommage aux victimes en France

Ce vendredi 14 août, le premier ministre, Jean Castex, préside, à l'aéroport d'Orly, une cérémonie nationale d'hommage aux six humanitaires français tués dimanche au Niger.
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Kouré
Le Premier ministre français Jean Castex et le Ministre de la Justice Eric Dupond-Moretti rendent hommage aux six humanitaires français tués au Niger dimanche dernier. 
@Stephane de Sakutin/Pool Photo via AP
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"La France toute entière porte le deuil de vos enfants", a déclaré  Jean Castex. L'hommage s'est déroulé dans le salon d'honneur de l'aéroport d'Orly, devant le cercueil des six humanitaires français. "Devant ces six cercueils alignés, je veux avant tout exprimer la peine, la douleur, l'incompréhension, la colère de tous les Français", a ajouté le chef du gouvernement, en évoquant devant les familles des victimes "des enfants dont vous pouvez être fiers, dont la France entière peut être fière".
 

"Les victimes de cet attentat étaient venues au Niger pour y faire le bien. Elles y ont rencontré le mal", a fait valoir le Premier ministre.

"Cette incarnation du mal, la France ne la connaît malheureusement que trop (...), c'est très vraisemblablement la même haine, la même lâcheté, la même inhumanité qui étaient à l'œuvre au Niger et au Bataclan", a-t-il ajouté, en martelant qu'il n'était "pas question de céder un pouce de terrain au fanatisme criminel et aux ennemis de la liberté d'agir, de penser et de s'engager".

"Ces enfants qui viennent de vous être arrachés par des tueurs sanguinaires pourraient être les miens, ils avaient entre 25 et 31 ans ils étaient jeunes, généreux et brillants", a encore dit Jean Castex, en saluant "leur altruisme" et "leur engagement".


La cérémonie s'est déroulée en présence des familles à l'occasion du rapatriement des corps de ces six Français. Tous travaillaient pour l'ONG Acted. Ils ont été tués dimanche 9 août avec leur chauffeur et leur guide nigériens par des hommes armés lors d'une excursion dans la réserve de girafes de Kouré, à 60 km au sud-est de la capitale Niamey.
 Selon les premiers éléments de l'enquête antiterroriste ouverte à Paris, l'attaque meurtrière "paraît avoir été préméditée" avec pour objectif de "cibler des Occidentaux".
 

Hommage présidé par Jean Castex

C'est habituellement au ministre des Affaires Étrangères que cela incombe, mais Jean Castex a tenu à présider la cérémonie, ce qu'Emmanuel Macron a accepté.
Le premier ministre a dénoncé, mardi, "un crime odieux" et une "lâcheté difficilement descriptible" à la suite de cette attaque, qui est "manifestement terroriste" selon le président Emmanuel Macron. "La France veillera à ne pas laisser impuni ce crime odieux", a assuré le Premier ministre.

Parmi les six victimes françaises, figurent quatre femmes : Charline F., une doctorante de 30 ans, Stella G., qui s'était consacrée à partir de 2015 à l'humanitaire, Nadifa L., qui avait travaillé pour le ministère français des Armées et Myriam D., qui avait rejoint Acted il y a deux ans.

Deux jeunes hommes font également partie des victimes: Léo R., étudiant, et Antonin G., 26 ans, diplômé de la prestigieuse Ecole normale supérieure et chercheur en économie environnementale.

Le ministère français des Affaires étrangères a depuis placé mercredi l'ensemble du Niger à l'exception de la capitale Niamey en zone rouge, soit "formellement déconseillée".

Selon les premiers éléments de l'enquête française, l'attaque "paraît avoir été préméditée" avec pour objectif de "cibler a priori plutôt des Occidentaux". C'est ce qu'annonce avoir appris l'AFP vendredi de source judiciaire.
 
Carte Niger
Carte du Niger (capture d'écran sur France Diplomatie)
L'ONG Acted a suspendu ses activités au Niger et dans d'autres pays de la région :
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