Attaque au colis piégé contre un responsable russe en Centrafrique, le chef de Wagner accuse la France

Un représentant de la Russie en Centrafrique a été blessé vendredi 16 décembre par l'explosion d'un colis piégé, une attaque que le chef de Wagner, groupe paramilitaire russe très actif dans le pays, a imputée à la France. Le ministère des affaires étrangères russe estime que cette attaque vise "à nuire" aux relations entre Moscou et Bangui.
Image
RCA RUSSIE
Ce 15 octobre 2020, au cœur de la capitale, des milliers de Centrafricains s’étaient massés pour voir défiler six des vingt blindés offerts par la Russie
Capture d'écran AFPTV
Partager 3 minutes de lecture
Un représentant de la Russie en Centrafrique a été blessé vendredi par l'explosion d'un colis piégé, une attaque que le chef de Wagner, groupe paramilitaire russe très actif dans le pays, a imputée à la France.

"Le chef de la Maison russe (le centre culturel, ndlr) a reçu vendredi un colis anonyme, l'a ouvert et une explosion s'est produite", a indiqué le service de presse de l'ambassade russe, cité par l'agence de presse officielle TASS, précisant que ce responsable, Dmitri Syty, était hospitalisé avec des "blessures sérieuses".

Peu après, le milliardaire russe proche du Kremlin et fondateur de Wagner, Evguéni Prigojine a dénoncé l'implication de la France. "Je me suis déjà adressé au ministère russe des Affaires étrangères pour qu'il lance une procédure afin de déclarer la France comme État soutien du terrorisme", a-t-il déclaré, cité par son service de presse.

La France accusée par Wagner


Lire : la Centrafrique, nouveau symbole du retour de la Russie en Afrique

Selon Evguéni Prigojine, Dmitri Syty, avant de perdre connaissance, avait lu une note accompagnant le colis qui disait "C'est pour toi, de la part de tous les Français, les Russes ficheront le camp d'Afrique."

Le chef de Wagner, qui a pendant des années nié diriger ce groupe avant de le reconnaître récemment, n'a fourni aucune preuve de cette note et l'AFP n'a pas été en mesure de confirmer la teneur de ces déclarations.

Lire : Centrafrique, des soldats formés par l'Union européenne sous contrôle de Wagner ?

Il a assuré aussi que Dimitri Syty avait également reçu des menaces en novembre visant son fils qui vit en France.
 

La cheffe de la diplomatie française Catherine Colonna  a démenti les accusations du chef du groupe paramilitaire russe Wagner, qui impute à Paris l'explosion d'un colis piégé ayant blessé un représentant russe en Centrafrique. "Cette information est fausse et c'est même un bon exemple de la propagande russe et de l'imagination fantaisiste qui caractérise parfois cette propagande", déclare la ministre française de Affaires étrangères à Rabat, où elle se trouve en visite.


Une source diplomatique russe à Bangui interrogée par l'agence Ria Novosti a indiqué que la victime avait reçu le colis à son domicile, qui n'est pas sur le territoire de l'ambassade. "Il l'a reçu, l'a ramené dans la maison et l'a ouvert", a indiqué ce diplomate non identifié de l'ambassade russe en Centrafrique.

Voir : qui sont ces mercenaires du groupe russe Wagner ?
 
TV5 JWPlayer Field
Chargement du lecteur...
Pour sa part, un vice-ministre russe des Affaires étrangères, Mikhaïl Bogdanov, a affirmé que le centre culturel russe allait rester ouvert, malgré cette attaque. "Nous ne devons pas montrer de la peur face aux terroristes, ils n'attendent que cela", a-t-il affirmé, tout en appelant à renforcer la sécurité de la mission diplomatique russe en Centrafrique.

Mikhaïl Bogdanov n'a pas pointé de doigt accusateur en direction de la France, ni évoqué de piste particulière, estimant seulement que le "terrorisme international ne connaît pas les frontières".

Cette attaque intervient alors que les derniers militaires français déployés en Centrafrique sont partis jeudi, un retrait décidé par Paris face au rôle grandissant du groupe Wagner dans ce pays en guerre civile depuis 2013 et au coeur de la stratégie d'influence de Moscou en Afrique.

La Russie s'efforce depuis plusieurs années de renforcer son influence sur le continent africain, notamment en déployant ses paramilitaires.