Fil d'Ariane
"J'ai décidé de renforcer les mesures de sécurité pour nos ressortissants dans la région", a déclaré le chef de l'Etat dans un tweet posté à la fin du conseil de défense réunissant ses principaux ministres régaliens, consacré aux conséquences judiciaires, militaires et diplomatiques de cette attaque, qu'il a présidé en visioconférence depuis le fort de Brégançon (sud), où il est en vacances.
Pour rappel, les six Français, leur guide et leur chauffeur, dont la plupart sont des employés de l'ONG Acted, ont été abattus par des hommes armées à moto lors d'une excursion touristique dans la localité de Kouré ce dimanche 9 août.
J’ai décidé de renforcer les mesures de sécurité pour nos ressortissants dans la région. Nous poursuivons l'action pour éradiquer les groupes terroristes avec l'appui renforcé de nos partenaires.
— Emmanuel Macron (@EmmanuelMacron) August 11, 2020
Il n'a pas donné de détails sur les mesures qui devraient être mises en place, notamment par le ministère des Affaires étrangères. Le Premier ministre français Jean Castex, a affirmé mardi que "la France veillera à ne pas laisser impuni ce crime odieux" après la mort de six jeunes humanitaires français avec leur chauffeur et un guide, dimanche dans une attaque "d'une extrême violence" au Niger.
En déplacement dans le sud de la France, après un conseil de défense sur le sujet avec le président Emmanuel Macron, le chef du gouvernement a évoqué une "lâcheté difficilement descriptible, qui a marqué d'autant plus fortement nos consciences, que nos victimes sont des personnes civiles, jeunes, engagées dans l'humanitaire".
"Nous mettons tout en oeuvre pour soutenir les familles des victimes et répondre à l'attaque qui a coûté la vie à six de nos compatriotes et à deux Nigériens", a également assuré Emmanuel Macron. "Membres de l'ONG Acted, ces six jeunes témoignaient d'un engagement remarquable pour les populations", a-t-il également indiqué dans un tweet.
Emmanuel Macron a également rendu hommage aux six jeunes humanitaires français tués dimanche au Niger au début d'un conseil de défense consacré aux conséquences judiciaires, militaires et diplomatiques de cette attaque.
En introduisant la réunion depuis le fort de Brégançon, à Borme-les-Mimosas (Var), le chef de l'Etat a déclaré que cette attaque, "manifestement terroriste", avait "frappé" six "jeunes gens de l'ONG Acted absolument remarquable". "Je veux commencer ce conseil par une pensée pour leurs familles, leurs proches, eux-mêmes et pour tout ce qu'ils représentent de l'engagement de notre jeunesse", a-t-il ajouté.
Voir aussi : Au Niger, l'ONG Acted lance un appel à la communauté internationale
Le président français a souhaité tirer les conséquences, notamment "militaires", de cette attaque, non revendiquée, mais qu'il a qualifiée de "manifestement terroriste".
Durant cette réunion, "il est important qu'on puisse faire le point sur la situation au Niger, les élements qui sont en notre possession, les avancées de l'enquête, les démarches diplomatiques qu'on doit effectuer, évidemment les conséquences militaires qu'on doit en tirer, les conséquences sur l'ensemble de nos dispositifs dans la région" du Sahel, a précisé le président.
Actuellement, 5.100 soldats français sont déployés au Sahel, dans le cadre de l'opération antidjihadiste Barkhane.
Le gouvernement doit également examiner l'hommage qui sera rendu aux six victimes françaises et les opérations du "retour des corps", a précisé Emmanuel Macron.
Ce conseil de défense a réuni le premier ministre Jean Castex et les ministres des Armées Florence Parly, de l'Intérieur Gérald Darmanin et de la Justice Eric Dupond-Moretti tandis que celui des Affaires étrangères, Jean-Yves Le Drian, était représenté en son absence.
Lundi 10 août, les autorités nigériennes ont décidé de "l'élargissement de l'état d'urgence" à la localité de Kouré, théâtre de l'attaque qui a causé la mort de huit personnes. Une décision qui confère des pouvoirs supplémentaires aux forces de sécurité dont celui "d'ordonner des perquisitions à domicile de jour et de nuit", selon les autorités nigériennes.
Cet élargissement a été décidé à l'issue d'un Conseil national de sécurité (CNS) "extraordinaire", présidé par le président nigérien Mahamadou Issoufou, selon la télévision publique.
Cette extension s'applique à deux préfectures qui n'étaient jusqu'ici pas concernées par cette mesure imposée il y a trois ans à la région de Tillabéri, une vaste zone riveraine des "trois frontières" entre le Niger, le Burkina Faso et le Mali, devenue un repaire des djihadistes sahéliens, dont l'Etat islamique au Grand Sahara (EIGS).
Parmi ces préfectures, figure celle de Kollo qui administre la localité de Kouré, une zone très boisée où vivent les dernières girafes d'Afrique de l'Ouest, à 60 km de Niamey.
Voir aussi : La zone de Kouré n'est plus épargnée par l'insécurité :
L'Etat d'urgence est déjà en vigueur dans la région de Diffa (sud-est), proche du Nigeria, théâtre d'attaques récurrentes de Boko Haram et de l'Etat islamique en Afrique de l'Ouest (ISWAP), issu d'une scission de Boko Haram.
Le conseil a également annoncé la "suspension" à l'accès au site des girafes pour que "les investigations qui se déroulent actuellement se poursuivent en toute sérénité", a expliqué le ministre nigérien de l'Intérieur, Alkache Alhada, à la télévision.