Fil d'Ariane
Les attentats de Paris, ce vendredi 13 novembre 2015, ont suscité une vive émotion en Europe et ailleurs dans le monde. L'Afrique compte certains de ses ressortissants parmi les victimes des attentats. En certains endroits, le Continent est confronté quotidiennement à la question du terrorisme. La presse et Internet consacrent depuis samedi une part de leurs colonnes à ces événements.
Ainsi, le site internet tunisien Leaders expliquait dès le lendemain des attaques : « Le choix de Paris n’était pas fortuit. Paris, c’est la plus belle ville du monde, c’est là que les hommes se sont soulevés pour la première fois dans l’histoire contre la tyrannie et l’oppression, c’est là que sont nés ou ont vécu les esprits les plus brillants et les plus libres. Paris, c’est la quintessence de la civilisation universelle. C’est à ce symbole que ces ennemis du genre humain s’en sont pris. »
Les habitants de plusieurs pays africains ont observé une minute de silence en hommage aux victimes des attentats de Paris, ce lundi 16 novembre. Voici en images certains de ces moments de recueillement.
Au-delà du constat, les interrogations se font jour. « C'est quoi un terroriste ? », demande ainsi le site internet tunisien Kapitalis, relayé par Courrier international. En Algérie, El Watan cherche les causes de ces événements : « Le renseignement intérieur a-t-il failli ? Pourquoi un tel acharnement contre la France et les Français ? Est-ce la position de Paris sur la Syrie qui a conduit à l’instauration d’une vraie guerre contre la France ? » Au Bénin, La Nouvelle tribune résume : « être frappé deux fois en moins d’un an suscite des interrogations. »
D'autres médias préfèrent marquer leur soutien à la France, à ses habitants et appellent à la cohésion. « Reste debout, Paris », encourage un éditorial du site internet Maliweb.net. Selon lui, si les terroristes s'en prennent à la France, c'est « parce qu'au nom de sa devise, [elle] est l’avocat de la liberté. Le soldat plus que l’avocat. Afghanistan, Syrie, Mali en particulier, Sahel en général : les forces françaises se sont déployées le long de ces années sur tous ces axes où la vie n’a pas de sanctuaire et qu’elle peut être mitraillée ou dynamitée partout, dans la rue, dans les foyers, dans les synagogues, dans les mosquées. Et que tout le monde peut y passer : l’ado qui sort pour se divertir, les enfants dans la cour de l’école, les femmes au marché, le non musulman diabolisé, le musulman au nom duquel l’horreur est perpétrée. »
Tous les étrangers, tous ceux qui sont issus de l’immigration ne sont pas des terroristes.
Le Pays, Burkina-Faso
Pour sa part, Le Pays, du Burkina-Faso, prévient : « Il faut travailler à éviter les amalgames. Tous les étrangers, tous ceux qui sont issus de l’immigration ne sont pas des terroristes. Mieux, au nombre des victimes de la barbarie de vendredi dernier, on compte bien des étrangers, dont un Burkinabè. Cela prouve si besoin en était encore, qu’il ne faut pas se tromper d’adversaire. » L'avis de LeDjely.com, site d'information basé à Conakry, est assez proche au lendemain de la prise de parole du président français devant le Parlement : « François Hollande se veut un président d’une France non vaincue par les terroristes. Il veut incarner le courage et inviter ainsi ses compatriotes à faire montre de stoïcisme. Mais le ton qu’il a employé et les mesures qu’il a annoncées à la faveur de son adresse d’hier devant le congrès réuni à Versailles, trahissent une certaine panique de sa part. » Pour l'auteur de cet éditorial, il est essentiel d'avertir : « gare à la paranoïa ».