Fil d'Ariane
C'est dans le centre du pays, devant un parterre de partisans, que le président burundais a fait une annonce qui a beaucoup étonné : "... nous informons les Burundais et la communauté internationale que nous n'irons pas à l'encontre de ce que nous avons promis. Mon mandat prendra fin en 2020". En effet, après sa réélection controversée en juillet 2015, Pierre Nkurunziza avait promis que ce serait son dernier mandat.... à moins que le peuple le réclame.
Je m'engage à soutenir le nouveau président que nous allons voter en 2020.
Pierre Nkurunziza, président du Burundi
Passera-t-il vraiment la main, cette fois ? "Je m'engage, et je me prépare bien avec tout mon coeur, tout mon esprit et toutes mes forces, de soutenir un nouveau président que nous allons voter en 2020." Et pourtant, quelques heures seulement avant ce discours, Pierre Nkurunziza venait de promulger une nouvelle Constitution. Votée par référendum le 17 mai dernier, elle permet au président de se maintenir au pouvoir jusqu'en 2034.
Les détracteurs du président, eux, restent circonspects : "En 2014 il avait fait croire aussi qu'il ne se représenterait pas en 2015, et on a vu la suite. Il faut des preuves. La première serait un dialogue politique inclusif à Arucha pour en finir avec cette crise qui a fait trop de victimes", souligne David Gakunzi, journaliste et écrivain burundais. De fait, la crise au Burundi a fait au moins 1200 morts et près de 500 mille personnes sont encore exilées.
Le pays se trouve aussi dans une situation économique difficile. Pour l'opposition, cette annonce n'est donc qu'un coup politique destiné à endormir l'opinion, et surtout à tenter d'obtenir les financements de la communauté internationale, qui a coupé les vannes depuis 2015.