Fil d'Ariane
Le 76e Festival de Cannes ouvre mardi 16 mai sur la croisette. Toujours porté sur les stars hollywoodiennes et les grosses productions américaines, le festival réserve tout de même une place non négligeable au cinéma du continent africain, que ce soit dans ses différentes sélections (officielle, un certain regard), ou même au sein du jury.
L'édition 2023 du Festival de Cannes dans le sud de la France débute le mardi 16 mai et doit durer douze jours.
La réalisatrice française d’origine sénégalaise réussit l’exploit d’être en sélection officielle et donc en lice pour la Palme d’or avec son premier long métrage, Banel et Adama.
Le synopsis raconte l’histoire d’un jeune couple vivant “dans un petit village éloigné au Nord du Sénégal et du monde. Mais l’amour parfait qui les unit va être mis à rude épreuve par les conventions de la communauté.” Le film, tourné en langue pulaar met en scène des acteurs professionnels et non professionnels. Les techniciens sont presque tous sénégalais.
Le film concourt comme un film sénégalais, même si les coproducteurs sont aussi maliens et français. C'est d'ailleurs la première fois qu'un film sénégalais est sélectionné.
Le film sera présenté dimanche 21 mai à Cannes et n’a pas encore de date de sortie.
Ramata Toulaye-Sy a d’abord été scénariste. Elle a notamment collaboré avec la réalisatrice turque Çagla Zencirci et le réalisateur français Guillaume Giovanetti pour leur film Sibel, en 2018. En 2019, c’est sur l’adaptation d’un roman rwandais Notre-Dame du Nil (de Scholastique Mulasonga), qu’elle travaille pour un film de Atiq Rahimi.
En avril 2020, en plein confinement, elle tourne son premier court métrage, Astel qui sort l’année suivante.
C’est une réalisatrice et scénariste tunisienne expérimentée qui foulera à nouveau les marches du Palais du festival. En effet, en 2017 Kaouther Ben Hania faisait partie de la sélection Un certain regard du festival de Cannes, pour son troisième long-métrage La Belle et la Meute.
Les filles d’Olfa est un documentaire qui explore la vie d’une mère tunisienne, Olfa, et de ses 4 filles, dont les 2 aînées ont disparu. Pour combler l’absence de ces deux filles, la réalisatrice fait appel à des actrices professionnelles et mêle la fiction au documentaire dans un dispositif cinématographique unique.
Kaouther Ben Hania a suivi des études à l’École des arts et du cinéma de Tunis et à la Fémis de Paris, avant de réaliser de nombreux longs métrages de fiction et des documentaires avec un regard affûté sur la société.
Les filles d’Olfa sort en France le 05 juillet 2023.
Premier long métrage du musicien, poète, styliste et réalisateur belge d’origine congolaise Baloji, Augure raconte l’histoire de Koffi, considéré comme un sorcier (zabolo) et chassé par sa mère. Il revient à Lubumbashi 15 ans après pour s’acquitter de sa dot, accompagné par sa future femme, Alice.
L’intrigue explore le poids des croyances sur le destin de chacun à travers quatre personnages accusés d'être des sorciers et des sorcières, qui vont trouver le moyen de s’entraider pour sortir de leur assignation dans une Afrique fantasmagorique.
Le film, tourné en RDC est une coproduction belge, néerlandaise, congolaise, sud-africaine, française et allemande et n'a pas encore de date de sortie. C'est le premier film de RDC à être sélectionné à Cannes.
Après une carrière de rappeur au sein du groupe belge Starflam et en solo avec 3 albums, Baloji a déjà entamé une nouvelle carrière de réalisateur avec des clips de certains de ses morceaux (Peau de chagrin – Bleu de nuit), mais aussi des courts métrages (Zombies) et des publicités. Ses réalisations sont empruntes de poésie et d’onirisme, ancrées sur le territoire africain.
Il a également joué dans le film Binti de Frederike Migom, qui lui vaut une nomination pour le Magritte du Meilleur espoir masculin, en Belgique.
Le film réalisé par le Soudanais Mohamed Kordofani met en scène Mona, une chanteuse nord-soudanaise à la retraite qui a provoqué la mort accidentelle d’un homme sud-soudanais. Elle cherche à se racheter en engageant sa veuve Julia, comme domestique, sans lui avouer son rôle.
C’est le premier long métrage réalisé et écrit par Mohamed Kordofani, mais aussi le premier film soudanais à être sélectionné à Cannes.
Kordofani y aborde des événements ayant conduit au référendum de 2011 concernant l’indépendance du Soudan du sud, et les tensions entre les deux zones.
Dans ce film, la réalisatrice marocaine revient sur des mensonges familiaux et la mémoire de son quartier à Casablanca et de son pays. Entre histoire personnelle et nationale, Kadib Abyad raconte aussi les émeutes du pain que le Maroc a connues en 1981.
Asmae el Moudir a fait des études de cinéma documentaire à l’université de Tétouan au Maroc, de production à l’institut de communication à Rabat, et à la Fémis de Paris. Après quelques courts métrages, elle se lance dans son premier long, Kadib Abyad.
Hassan et son fils Issam vivent dans les quartiers populaires de Casablanca enchaînant les petits trafics. Un soir, ils sont chargés de kidnapper un homme.
Il s’agit du premier film du réalisateur marocain Kamal Lazraq, lui aussi diplômé de la Fémis à Paris en 2011. Ce long métrage est en fait une suite d’un de ses courts métrage, Moul Lkelb (L'homme au chien). Il y montre des personnages en marge de la société, dans des situations de pauvreté.
Rungano Nyoni est une cinéaste née en Zambie mais qui a grandi au Pays de Galles. Elle vit aujourd'hui à Lisbonne.
Diplômée de l'University of Arts de Londres, elle a réalisé plusieurs courts métrages récompensés, notamment The List pour lequel elle a remporté un BAFTA Cymru, prix qui récompense le cinéma gallois, ou encore Listen (Kuuntele) qui remporte le prix du meilleur court métrage au Festival du film de Tribeca en 2015 et est nommé aux Oscars.
Son premier long métrage, I'm not a witch est projeté à Cannes et reçoit le BAFTA du meilleur premier film en 2018. Elle termine en ce moment son prochain film, On becoming a Guinea fowl.
Maryam Touzani est une scénariste et réalisatrice marocaine qui a commencé par de la critique cinéma au début de sa carrière.
Elle commence par des courts métrage comme Aya va à la plage, puis collabore avec son mari Nabil Ayouch sur Much love. En 2019, elle réalise son premier long métrage, Adam, sélectionné dans la section Un certain regard du festival de Cannes. Le film aborde la question des mères célibataires au Maroc.
Elle coécrit avec Nabil Ayouch ses deux films suivants, Razzia et Haut et Fort, sélectionné à Cannes en 2021. En 2022, son deuxième film, Le Bleu du Caftan est présenté à Cannes, toujours dans la sélection Un certain regard. Le film qui parle d'homosexualité et de l'art de la broderie au Maroc est d'ailleurs pré-sélectionné aux Oscars.