À tout juste 30 ans, Fadi Maïga est l'une des locomotives de la mode malienne. Après avoir fondé en 2014 sa propre entreprise - la maison Borthini -, elle vient de lancer le Festia, le Festival d'Ici et d'Ailleurs. Celle qui est aussi la fille de l'actuel Premier ministre malien, fait son possible pour démocratiser la mode dans son pays .
En tant que créatrice et ambassadrice de la mode malienne, Fadi Maïga a à coeur de mettre en avant les talents cachés, le savoir-faire de toutes les régions de son pays. La jeune femme est issue d'un milieu plutôt privilégié, son père est aujourd'hui Premier ministre. Mais pas question pour elle de ne rester que dans l'entre-soi de ceux qui ont les moyens de s'offrir des vêtements de créateurs.
Dans le cadre de la première édition du Festia, le Festival d'Ici et d'Ailleurs qu'elle a créé, Fadi Maïga a organisé un défilé, rue 14, dans le quartier populaire de Medina, à Bamako. Les mannequins ont défilé sur le bitume! "Le but, c'était vraiment que la mode se démocratise, explique-t-elle, qu'elle ne soit pas réservée à une classe sociale, qu'elle descende dans la rue. On a sélectionné deux couturiers par commune, enfin ce que l'on appelle chez nous des "tailleurs". On a voulu leur donner la chance d'avoir un peu de lumière sur leur travail."
Parmi eux, Jean Kassim DemBélé. Ce jeune créateur vit et travaille à Bamako. Il ose les coupes modernes, comme les débardeurs, et ne se donne aucune limite. "Les gens disent que je provoque un peu mais je ne me vois pas comme un provocateur, raconte-t-il. La plupart des gens qui viennent chez moi, veulent être différent, donc j'essaie de leur faire porter des choses qu'ils n'oseraient pas porter et quand ils osent, ils me remercient!"
Fadi Maïga ne manque pas de projets et espère organiser la seconde édition de son festival, l'année prochaine, mais cette fois, en région.