Au Mali, le musicien Sidiki Diabaté accusé de violences conjugales, coup de tonnerre dans le milieu artistique

C'est l'un des artistes maliens les plus connus à travers le monde. Sidiki Diabaté, 27 ans, issu d'une longue lignée de musiciens et interprètes, est en garde à vue depuis le lundi 21 septembre à Bamako. Il est accusé d'avoir frappé et séquestré sa compagne. 
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Sidiki Diabaté
L'artiste malien Sidiki Diabaté en décembre 2018 à Bamako.
© TV5MONDE
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Son grand-père Sidiki et son père Toumani sont des légendes de la musique malienne. Sidiki Diabaté, lui-même, est l’un de ses plus célèbres représentants à travers le monde. Le grand public a pu le voir et l’entendre il y a trois ans aux côtés de Matthieu Chédid, alias M, dans son album et spectacle hommage au Mali, Lamomali. Autant dire que l’arrestation de Sidiki Diabaté le lundi 21 septembre est un nouveau choc dans un Mali qui en a pourtant subi beaucoup ces derniers temps. Et les faits qui lui sont reprochés sont graves.

Tuméfiée

L’affaire éclate il y a quelques jours sur le réseau social Instagram spécialisé dans le partage de photos. Mariam Sow, une Guinéo-Malienne présentée comme “influenceuse” y dévoile plusieurs parties de son corps couvertes d’hématomes. Son récit est glaçant. Les clichés remontent à l’an dernier. La jeune femme a été frappée à coups de poing, de ceinture, de cravache ou encore de rallonge électrique. Mamasita, c’est son surnom, rapporte aussi avoir été séquestrée pendant deux mois, le temps que les marques disparaissent.

Photo Mamasita Instagram
L'une des photos postées par Mariam Sow, alias Mamasita, sur le réseau Instagram.
© Capture d'écran

Surveillée par un garde du corps de la vedette, elle aurait réussi à s’évader. C’est l’une de ses amies qui publiera les photos sur Instagram avant que Mariam Sow ne confirme qu’il s’agit bien d’elle. Interrogée à la télévision guinéenne, Mamasita précise avoir subi “pire que ça” au cours de sa relation avec l’artiste. Selon le site Mali Actu, cette relation aurait duré entre 6 et 7 ans.

Polémique

 

Début 2018, le meurtre d’une standardiste de la présidence, Fanta Sékou Fofana, assassinée par son mari jaloux, provoquait une prise de conscience au Mali.

Aussi, aujourd’hui, lorsque des amis de Sidiki Diabaté prennent la parole pour le défendre, le pays se déchire.
La célèbre chanteuse Oumou Sangaré en a fait les frais. Après avoir publié sur les réseaux sociaux une vidéo de soutien dans laquelle elle demandait de “pardonner” au griot, la diva a eu droit à une volée de bois vert. 



Sa vidéo, toujours disponible sur les réseaux sociaux, a été supprimée de son compte officiel et remplacée par un communiqué.

Communiqué Oumou Sangaré
Communiqué de la chanteuse malienne Oumou Sangaré à propos de l'affaire mettant en cause son ami Sidiki Diabaté.
© Capture d'écran
La sanction du milieu musical n'a pourtant pas tardé à tomber. L'artiste a été retiré des nominations du Prix international de la musique urbaine et du coupé décalé (Primud) et de l'African Muzik Magazine Awards (Afrimma), deux compétitions qui récompensent les artistes du continent.

Autre sanction annoncée ce mercredi soir : la maison de disque de Sidiki Diabaté suspend sa collaboration avec lui. Universal l'annonce dans un communiqué.
 

Sidiki Diabaté, pour sa part, est toujours en garde à vue à Bamako. Interrogé par le quotidien français Le Monde avant sa convocation, l’artiste s’est dit "serein" , qualifiant l’affaire de "plus compliquée qu’il n’y paraît".