Le Premier Ministre Malien, Soumeylou Boubeye Maïga s'est rendu à Ménaka, dans le nord-est du Mali. Une région récemment ensanglantée par plusieurs massacres visant des civils des communautés peuls et touaregs.
Le Premier ministre Malien a atterri à Ménaka avec un objectif principal : rassurer les populations après une série de tuerie visant des campements touaregs mais aussi des membres de la communauté peul. A son arrivée, des femmes brandissent sur son passage l'emblème d'une milice locale, le GATIA. Car ici l'armée Malienne n'est pas en capacité d'assurer la sécurité en dehors de la ville. Ce sont des groupes armés locaux qui se chargent de cette tâche. Soumeylou Boubeye Maïga a voulu se montrer ferme : " les groupes qui sont nos partenaires: CMA, GATIA, MSA sont partenaires de l'armée malienne, partenaires des forces internationales pour la paix et la sécurité, ces groupes doivent obéir aux même exigences à savoir travailler à amener la sécurité mais ne jamais commettre d'exactions et de violences contre les populations, ne jamais être mêlé à des violences entre les communautés."
Dans la zone des trois frontières entre le Mali, le Niger et le Burkina Faso, les jihadistes multplient les attaques. En première ligne contre les terroristres, le MSA et le GATIA des milices locales qui connaissent parfaitement le terrain, mais qui sont aussi accusées d'exactions sur fond de tensions communautaires. Le chef du MSA s'en défendait sur le plateau de TV5 Monde le 26 avril dernier. "On n'est pas seul. On agit avec les forces armées Maliennes, Nigériennes, la Minusma et Barkhane. Je ne ense pas que quelque chose puisse se passer et que ces forces puissent se taire sur ça. Donc je démens ces allégations qui n"ont aucun fondement."
Les Français ne pourront jamais maîtriser la zone comme nous la connaissons.Moussa Ag Acharatoumane
Dans la région, les jihadistes subissent de nombreux revers militaires ces dernières semaines. Sur le terrain, le MSA et le Gatia peuvent compter sur l'armée Française, alliée de circonstance de ces milices. "Les Français ne pourront jamais maîtriser la zone comme nous l'a connaissons" affirme Moussa Ag Acharatoumane, "mais ils disposent de capacités que nous n'avons pas, notamment des moyens aériens". Ce fut le cas le 1er avril dernier lors d'une embuscade qualifiée "d'audacieuse" par le général Bruno Guibert qui commande l'opération Barkhane. Les jihadistes ont tendu un guet-apens aux militaires Français et aux combattants Maliens. D'intenses combats ont eu lieu avant que l'aviation Française n'arrive en renfort. Auréolés de leur alliance opportune avec Barkhane et totalement hégémoniques, militairement parlant dans la région, le MSA et le Gatia sont régulièrement accusés de "faire le ménage" en marge d'opérations de sécurisation. En clair, de régler des conflits locaux en s'attaquant notamment à la communauté peul.
Dans le même temps, de présumés terroristes se vengent sur les civils issus des mêmes communautés que les miliciens du MSA et du Gatia. Un enchaînement dangereux qui ébranle le fragile équilibre communautaire dans la région.