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Reportage : Kaourou Magassa
© TV5MONDE
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Au Mali, les gardiens de la tradition du Bogolan

La confection du Bogolan est une tradition qui a traversé le temps et les principales ethnies du Mali. Ce tissu est conçu à partir d'un savoir-faire ancestral. Ils ne sont plus très nombreux à le confectionner avec cette technique. Il faut aller jusqu'à Ségou pour découvrir les derniers gardiens de la tradition.

Au centre Ndomo, une vingtaine de tissus sèchent au soleil. Mais faire une bonne couleur, c’est d’abord une question d’alchimie. Boubacar Doumbia est le promoteur du centre Ndomo de Ségou : « Ce sont des feuilles pillés, et on met l’eau là-dessus. Au bout de trente minutes, ça nous donne la couleur jaune». Dans une pièce contigue, une dizaine d’artisans valorisent une technique traditionnelle centenaire héritée de l’empire mandingue. Les produits du terroir sont privilégiés pour décorer les tissus à l’aide de teinte naturelle. « Le bogolan se fabrique avec les arbres de chez nous, raconte Ousmane Barro, délégué des artisans. Le bouleau d’Afrique se trouve en quantité ici, c’est ça la base, avec la terre que nous avons à profusion».

Dans la culture mandingue, le Ndomo est le terme qui désigne l’initiation des jeunes en vue de leur insertion dans la vie active. A Ségou, ce centre de fabrication du bogolan a transposé cette méthode à l’artisanat. Il est l’un des derniers centres à confectionner du bogolan à grande échelle en utilisant les méthodes traditionnelles. Le Ndomo ressemble à « un grand marché dans lequel sont installé les artisans pour faire face à des grandes commandes, mais également pour travailler à leur propre compte ».

Dans cet atelier, des symboles sont apposés sur ces étoffes. Selon les autres bogolans, chaque signe est la représentation d’un concept. Le rond c’est la famille, la croix, la vie. Chaque tissu en devient unique.

Traditionnellement, les pagnes bogolans ont des significations, c’est une véritable dissertation littéraire sur le tissus, et l’objectif visé par les femmes, c’est comment maintenir la paix au sein du foyer conjugal et comment maintenir la paix au sein de la société. 

Boubacar Doumbia, promoteur du centre Ndomo de Ségou

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