Fil d'Ariane
Le tribunal de première instance de Kati reprend vie.
Mohamed Diakité a attendu trois mois pour cette simple démarche admnistrative : la demande d'un certificat de nationalité. La grève des services judicaires a tout paralysé au Mali depuis fin juillet, les magistrats n'ayant pas assurer le service minimum, pourtant obligatoire, selon la loi. Impossible donc pour Mohamed Diakité, jusqu'à ce lundi, de récupérer le moindre document nécessaire pour candidater au concours d'entrée à l'École normale d'administration, son rêve.
"Ils m'ont dit de passer demain à 15 heures pour retirer mon certificat de nationalité.
Franchement, je suis content", raconte l'étudiant, soulagé.
Pendant ces mois de grève, aucunce audience n'a eu lieu. Des prisonniers sont restés derrière les barreaux, sans avoir pu être présentés devant un juge d'instruction.
Les conséquences de cette mobilisation des magistrats ont été plus larges encore pour le pays puisque le gouvernement malien les a rendu responsable du report, par deux fois, des élections législatives. Les revendications des grévistes portaient sur deux points: plus de sécurité dans les tribunaux et une augmentation de leur salaire.
"Nous avons eu un accord partiel sur les questions sécuritaires et nous attendons que cela soit mis en oeuvre rapidement, détaille Mohamed Maïga, secrétaire à la communication du Syndicat libre de la magistrature, le Sylma. Par rappport aux questions liées à la grille, nous avons eu la promesse du président de la République, du président du Conseil suprême de la magistrature que la spécificité de la magistrature serait prise en compte lors de la conférence salariale."
En clair, le président malien a promis qu'un effort serait fait sur les rémunérations, mais pas avant début 2019. Et plusieurs centaines d'agents vont renforcer les équipes déjà sur place pour sécuriser les juridictions.