Au Mali, tirs nourris à Kati, coeur de l'appareil militaire : que sait-on ?

L'armée malienne évoque une "attaque terroriste", désormais "repoussée". Des tirs ont retenti ce vendredi 22 juillet à l'aube à Kati, ville-garnison dans la proche banlieue de Bamako, coeur de l'appareil militaire malien et lieu de résidence du président de la transition, le colonel Assimi Goïta. Le point sur les dernières informations.

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Mali illustration camp militaire de Kati
L'entrée du camp militaire de Kati à 15 kilomètres de Bamako, la capitale malienne (Archive de mai 2021)
© REUTERS/Amadou Keita/File Photo
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Il était environ 5h au Mali lorsque les tirs nourris ont retenti ce vendredi matin dans le camp militaire de Kati, à une quinzaine de kilomètres de Bamako, la capitale.
Quatre heures plus tard, selon notre correspondant citant plusieurs sources, la situation était "sous contrôle". Des avions survolaient le camp et, toujours selon TV5MONDE, "les forces spéciales et des militaires étaient déployés un peu partout sur les axes stratégiques de la capitale".

A la mi-journée, le bilan provisoire de cette attaque est d'un soldat malien tué et six blessés, dont un civil. Sept assaillants auraient été "neutralisés", huit interpellés et beaucoup de matériel récupéré, selon l'armée.
 

Dans un premier temps, plusieurs sources jointes par TV5MONDE évoquaient simplement "une attaque", sans que la nature des assaillants ne soit confirmée.
En fin de matinée, l'armée malienne, dans un premier communiqué publiée sur les réseaux sociaux, a évoqué "une attaque terroriste", annonçant qu'elle était "repoussée". 

Le porte-parole a ensuite précisé les conditions de cette attaque, l'attribuant à des "kamikazes" opérant pour la Katiba Macina.

Le Mali fait face à une multitude de groupes armés affiliés aux nébuleuses jihadistes mondiales. La principale coalition est le Groupe de soutien à l'Islam et aux musulmans (GSIM, JNIM en arabe), affilié à Al-Qaïda et mené par Iyad Ag Ghali. Le GSIM, dont l'influence sur le terrain ne cesse de s'étendre, comprend une myriade de groupes dont la Katiba Macina et opère principalement aux Mali et Burkina Faso.

Sont également présents des jihadistes affiliés à l'organisation Etat islamique (EI), installés dans la zone dite des trois frontières entre Mali, Burkina Faso et Niger ainsi que sur la frontière entre Mali et Niger.

 

Kati, coeur de l'appareil militaire malien

Kati abrite la principale base militaire du Mali.
C'est également là qu'habitent les principales autorités militaires maliennes, notamment le président de la transition, le colonel Assimi Goïta, et son ministre de la Défense, le colonel Sadio Camara. Les deux ont étudié à Kati d'où sont partis de nombreux coups d'Etat au Mali. 
En 2020, avec trois autres officiers, les colonels ont pris le pouvoir par la force à Kati. Des coups de feu avaient été entendus dans le camp, puis les militaires étaient "descendus" à Bamako.
Les personnalités arrêtées -le président Ibrahim Boubacar Keïta en août 2020, les président et premier ministre Bah Ndaw et Moctar Ouane en 2021- ont systématiquement été emmenés par le passé et retenues dans le camp de Kati. (AFP)

Jamais la base militaire de Kati n'a été la cible d'une attaque jihadiste.
En revanche, six attaques simultanées ont eu lieu jeudi dans le Centre du Mali et dans la région de Koulikoro, proche de Bamako.

Communiqué de l'armée malienne après attaques du 21 juillet 2022
Communiqué de l'armée malienne après différentes attaques survenues le 21 juillet 2022.
© TV5MONDE

A l'aube, à la même heure que les tirs de ce vendredi, des hommes armés identifiés par l'armée comme membres de la katiba Macina affilié à Al-Qaïda ont attaqué des postes de contrôle, gendarmerie, camp militaire dans six attaques coordonnées dont l'une dans la localité de Kolokani, à une centaine de kilomètres au nord de Bamako.

Analyse - "Cette attaque touche le coeur du pouvoir"

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