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Au Sénégal, de nouvelles graines contre la pauvreté (vidéo)

Et si le Sénégal devenait un producteur de blé dur ? C’est le pari fait dans la région du Fleuve, dans le nord-est du pays, où des agriculteurs se lancent pour la première fois dans la culture de cette céréale, avec une certaine dose de courage et d’esprit pionnier.
Fatoumata arrache minutieusement les mauvaises herbes de sa parcelle de terre. A la tête d’une coopérative agricole de femmes, elle cultive le blé pour la première fois… Il y a quelques mois encore elle n’y connaissait absolument rien :
 
 Dans dix jours c’est notre première récolte. On va voir les retombées. Si cela marche ça pourrait faire tâche d’huile et s’étendre à tout le département, voir même à tout le SénégalFatouma Sow, agricultrice
Les graines semées par Fatoumata ont été obtenues grâce aux travaux d’une équipe de chercheurs installés dans une station expérimentale à quelques kilomètres de là. 
 
C’est le travail de la recherche même si on deux années de bons résultats, la troisième peut être mauvaiseFilippo Bassi, chercheur au Centre international de recherche agricole dans les zones arides (ICARDA)​
Pendant 4 ans ils ont planté des milliers de variétés possibles pour finalement aboutir à une recette miracle, parfaitement adaptée à l’éco-système de la région du Fleuve, où la température dépasse souvent les 40 degrés.
 
On arrive à les faire pousser très rapidement en 92 jours. C’est une période idéale pour s’insérer entre deux cultures de riz. Comme le riz reste la culture principale du fleuve Sénégal, ajouter une culture en plus sans toucher la production actuelle de riz c’est très bien Filippo Bassi
L’introduction de cette nouvelle culture ne se fait pas sans difficulté auprès des paysans. Ce matin, Seydou, agriculteur de père en fils, vient demander conseils au sage de son village. Dans son champs, ils espèrent récolter cinq tonnes de blé dur, mais craint de ne pas trouver d’acheteurs.
 
On aimerait un renforcement des capacités techniques et des points de vente. La on aura le courage de produire toutes les tonnes qu’on veut. On a encore également des difficultés techniques. Surtout pour aplanir les terres. L’eau stagne donc le blé se développe mal Seydou Racine Hann, agriculteur​
Dans le village de Ndiayène Pendao, la culture du blé est bien porteuse d’espoir. Diversification de l’alimentation des familles, nourriture nouvelle pour le bétail. Elle pourrait changer le quotidien de milliers de personnes sur les rives du Fleuve Sénégal.