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Bénin : incertitude sur le sort des deux Français disparus dans un parc national avec leur guide

Un cadavre a été retrouvé dans le parc national de la Pendjari, où deux touristes français ont disparu avec leur guide mercredi 1er mai. Il s'agit du corps du guide, selon les gouvernements béninois et français. Quant au sort des deux touristes français, il n'existe aucune "certitude", avance une source diplomatique française.
Un cadavre a été retrouvé dans le parc national de la Pendjari, au Bénin, où deux touristes français ont disparu avec leur guide mercredi 1er mai. Le corps est bien celui du guide béninois, selon les gouvernements béninois et français.

"Le corps du guide a pu être formellement identifié" bien qu'il soit "très abîmé" et "défiguré", a ajouté une source à l'AFP.

Beaucoup de questions sont toujours sans réponses quant au sort des deux touristes,  "deux enseignants" selon l'AFP venus passer une dizaine de jours au Bénin, partis réaliser un safari dans le parc.

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L'agence Reuters indique ce dimanche 5 mai que le guide béninois "a été tué par balle, et sa voiture incendiée a été retrouvée au Burkina Faso", citant un responsable béninois et une source sécuritaire. Des informations que ne confirme pas le Quai d'Orsay, contacté par TV5MONDE.
 
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Le parc national de la Pendjari au Bénin
© Capture d'écran Google Maps
 
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Communiqué du Gouvernement du Bénin, diffusé sur son compte Twitter
© Capture d'écran Twitter
 
Les touristes ont été vus pour la dernière fois dans l'après-midi du mercredi 1er mai,  dans leur hôtel en plein coeur du parc national de la Pendjari. "Les responsables du parc national de la Pendjari ont annoncé la disparition, le mercredi 1er mai, de deux touristes français et de leur guide béninois (...) Un corps a été découvert aujourd'hui. Il n'a pas été identifié. On ne peut en tirer aucune conclusion sur le sort des trois personnes disparues", a déclaré pour sa part le ministère de l'Intérieur béninois dans un communiqué publié samedi soir sur Twitter.


"Personne ne parle d'enlèvement pour l'instant", déclarait vendredi à l'AFP une source sécuritaire au Bénin. Le ministère français des Affaires étrangères affirmait samedi qu'il s'y refusait également. Depuis le 1er mai, deux avions, et une centaine de personnes ratissent la zone.
 

Dégradation de la situation sécuritaire

Le parc national de la Pendjari, l'une des plus vastes réserves naturelles d'Afrique de l'Ouest, se situe dans le nord du Bénin, près de la frontière avec le Burkina Faso, confronté à une dégradation alarmante de la situation sécuritaire sur son sol.

"Depuis plusieurs mois, la menace terroriste se rapprochait des villes au Sud du Burkina Faso", assure la correspondante de TV5MONDE au Bénin, Emmanuelle Sodji qui s'est rendue dans le parc de la Pendjari en avril 2019. Elle y a rencontré Soeur Anne, une religieuse vivant à Matéri, à quelques kilomètres de là.

Avant, on pouvait voyager la nuit sans problèmes. On pouvait aller à l'hôpital, on revenait tard sans problème mais maintenant on évite ça. On évite aussi de sortir de bon matin.

Soeur Anne, interviewée en avril 2019

Emmanuelle Sodji évoque aussi "la montée en puissance d'embuscades liées au brigandage". "Des gens enfilent le costume de djihadiste", poursuit notre correspondante. "Ils sont cagoulés, ils ont des kalachnikov et détroussent les voyageurs". "Depuis octobre 2018, il y a beaucoup de récits de voyageurs qui vous racontent leurs mésaventures dès qu'ils passent la frontière togolaise, ou béninoise, pour se rendre dans le sud du Burkina".

Depuis plusieurs mois, la menace terroriste se rapprochait des villes au Sud du Burkina Faso.Emmanuelle Sodji, correspondante de TV5MONDE au Bénin

Le 15 février 2019, un prêtre espagnol et quatre douaniers burkinabé ont été assassinés au Burkina Faso, peu après avoir passé la frontière. L'ecclésiastique revenait d'une réunion à Lomé, au Togo.

Face au risque terroriste dans le nord du pays, "le pouvoir exécutif du Bénin a tout de suite réagi et a, en quelques jours, déployé un millier d'homme dans la zone de la Pendjari". En mars 2019, "les autorités du Burkina Faso avaient alerté le Bénin, le Togo, et le Ghana sur le risque que des jihadistes s'implantent dans leur pays", souligne Emmanuelle Sodji. Une alerte au moment où Ouagoudougou lançait une offensive contre les jihadistes présumés au Burkina.

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Le Bénin est considéré comme un îlot de stabilité en Afrique de l'Ouest, une région mouvementée, où opèrent de nombreux groupes jihadistes liés à Al-Qaïda et l'Etat islamique (EI).

Mais le chaos qui règne depuis 2012 au Mali s'est propagé depuis environ trois ans au Burkina Faso, confronté à une multiplication des attaques jihadistes sur son territoire.

La Pendjari, près de la frontière avec le Burkina et à plus de douze heures de route de la capitale économique Cotonou, fait partie des derniers sanctuaires de la vie sauvage en Afrique de l'Ouest. Le parc a d'ailleurs accueilli "6000 touristes en 2018", indique Emmanuelle Sodji.

Selon des experts et sources sécuritaires, le nord des pays côtiers de l'Afrique de l'Ouest, comme le Togo et le Bénin, sont devenus vulnérables ces derniers mois face à la stratégie d'expansion et de multiplication des fronts adoptée par les groupes armés.


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