Fil d'Ariane
Lors de la première audience en appel à Paris, le 27 octobre 2017, le tribunal avait qualifié sa décision de « peine d’avertissement », a rappelé l’avocat général. Teodorin Obiang était alors condamné à des amendes, trois ans de prison avec sursis ainsi qu'à la confiscation des voitures et de l'immeuble parisien de l'avenue Foch.
« Or, cette notion d’avertissement est inadaptée aux agissements de monsieur Obiang », a-t-il argumenté. Selon le compte-rendu de l’audience de ce 16 décembre : « le fils Obiang n’a fait que continuer voire augmenter ses achats compulsifs basés sur le blanchiment que ce soit en Suisse, au Brésil, le tout dans la parfaite impunité ce qui est une véritable provocation. »
Le représentant du parquet a insisté sur la gravité des faits, que ce soit l’ampleur des fonds accaparés ou le systématisme de leur blanchiment, qui plus est par un haut-représentant de l’État censé défendre l’intérêt général.
Lors de cette audience du 16 décembre, les avocats des parties civiles, la COALITION CORED et SHERPA ont pu soutenir leurs accusations qui ont conduit à la condamnation en 2017 en première instance de Monsieur Obiang. « Je ne parle pas seulement pour Transparency International mais pour des millions de citoyens africains victimes de ces pratiques », a souligné maître William Bourdon, demandant à la cour de poser, par son verdict, « un acte essentiel dans un dossier aussi caricatural qu’emblématique ».
Ce 16 décembre, le procureur de la République a requis contre Teodorin Obiang quatre ans de prison ferme, 30 millions d’euros d’amende et la confiscation des biens saisis ainsi qu'un mandat d’arrêt contre le fils du président.
Trois nouvelles audiences se tiendront à Paris, au Palais de justice, jusqu’au 18 décembre.