Afrique

Boko Haram : le Cameroun accusé d'avoir expulsé 100.000 réfugiés nigérians

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Le Cameroun épinglé par Human Rights Watch. L'organisation de défense des droits humains accuse l'armée camerounaise d'avoir expulsé massivement 100.000 demandeurs d'asile nigérians fuyant les persécutions de Boko Haram. Des migrants qui auraient subi des actes de torture.

Officiellement, à la frontière avec le Nigeria, l'armée camerounaise ne fait que lutter contre la secte terroriste Boko Haram. Mais l'ONG Human Rights Watch accuse le Cameroun de chasser les réfugiés de son propre territoire. 
Depuis début 2015, au moins 100 000 personnes expulsées en toute illégalité, 
avec la plus grande brutalité.

Les gens sont torturés, accusés de faire partie des membres Boko haram, y compris les femmes d'être leurs épouses. Ils sont agressés, persécutés et déportés brutalement vers le Nigeria.Gerry Simpson -  Human Rights Watch

Ces réfugiés et demandeurs d'asile nigérians sont "forcés à monter dans des camions comme des animaux", selon le rapport de 60 pages de HRW.

L'enfer

Les témoignages de 61 victimes détaillent l'enfer vécue par les populations 
qui fuient l'Etat de Borno au Nigeria, vers la région de l'Extrême-Nord, au Cameroun. Il y a ceux qui ont atteint le seul camp officiel de réfugiés à Minawao, surpeuplé, et puis il y a les dizaines de milliers d'autres, non répertoriés,
livrés à eux-mêmes ... et persécutés violemment expulsés par l'armée camerounaise. Beaucoup ne survivront pas.
Gerry Simpson souligne : "Au cours de ces expulsions, des enfants ont été séparés de leurs parents et d'autres sont morts à cause des conditions terribles qu'ils ont vécu pendant des semaines et des mois dans ces régions reculés frontalières du cameroun et dans certains camps militaires de déplacés au Nigeria".
En mars dernier, le Haut Commissariat aux réfugiés a critiqué publiquement le Cameroun pour ces expulsions massives forcées. 

Les autorités camerounaise  affirment aujourd'hui que le rapport de Human Rights Watch ne repose sur rien. Elles démentent catégoriquement ces  accusations qu'elles qualifient de fantasmes.