Au Congo-Brazzaville... la colère ne retombe pas... L'affaire des 13 jeunes tués dans le commissariat de Chacona dans la nuit du 22 au 23 juillet électrise toujours la capitale congolaise. Si les autorités ont reconnu les faits...les familles des victimes ont toute une seule interrogation : qui dans la police a tué leurs enfants ?
Ils sont plusieurs centaines, rassemblés devant la morgue municipale de Brazzavile. Ils veulent récuperer le corps d'un fils, d'un neveu ou d'un frère. Plus d'une semaine déjà que 13 jeunes garçons interpelés par la police ont été retrouvés morts dans un commissariat de la capitale congolaise. Les familles réclament la vérité. "Nous sommes meurtris pas le décès de notre jeune frère. On ne peut pas comprendre que quelqu'un qui est arrêté le dimanche 22 juillet à 14heures, meurt dans la nuit de dimanche à lundi", explique ce frère d'une victime. Le père d'un garçon retrouvé également mort dans le commissariat ne cache pas sa colère : " mon fils de dix-neuf ans qui vient de présenter son Brevet d'études du premier cycle (BEPC) a été pris dans une boutique. C'est un Etat criminel", lance ce père dévasté par la douleur.
La polémique ne cesse d'enfler dans le pays. Les autorités ont en effet changé plusieurs fois de version des faits. Le porte parole du gouvernement a nié dans un premier temps la réalité de la mort de ces jeunes garçons. Puis Le procureur de la république, a évoqué un reglement de compte entre deux groupes de jeunes bandits, suronmmés les bébés noirs. Ce n'est qu'après une semaine de dénegation que le ministre l'interieur Raymond-Zéphirin Mboulou a enfin reconnu la mort de ces jeunes garçons dans l'enceinte d'un commissariat. «Une vingtaine de jeunes avaient été interpellés, dont seize ont été placés en garde à vue au commissariat de Chacona. Dans la nuit du 22 au 23 juillet, treize d'entre eux y ont trouvé la mort», reconnait le ministre de l'interieur.
Les ONG de défense des droits humain parlent de torture et d'execution. Ce bilan pourrait s'alourdir selon Trésor Nzila, directeur exécutif de l'Observatoire congolais des droits de l'homme, OCDH) : "ll faut bien prendre avec précaution ce chiffre de treize parce qu'on craint que le nombre soit plus important parce qu'il y a des disparus", estime le defenseur des droits humains. Le gouvernement a promis une enquete impartiale. Selon l'Observatoire congolais des droits de l'homme aucune autopsie n' a été encore réalisée.