Fil d'Ariane
La rappeuse camerounaise King Nasty, 26 ans, a publié sur ses réseaux sociaux une photo d'elle en train d'embrasser sa compagne avec un message de tendresse et d'amour. King Nasty est le nom d'artiste de Brenda Biya, la fille du président camerounais Paul Biya et de l'actuel première dame, Chantal. Un acte qui fait réagir.
Photo de Brenda Biya et de sa compagne la brésilienne Layyons Valença.
"Je suis folle de toi, et je veux que tout le monde le sache." Brenda Biya ne cache pas ses sentiments pour sa compagne brésilienne Layyons Valença sur son compte Instagram King Nasty. C'est le nom d'artiste de cette rappeuse camerounaise qui compte plus de 336 000 abonnés sur ce réseau. La section commentaires au dessous de la publication est bloquée, comme si Brenda Biya voulait se prémunir des réactions potentiellement critiques de ses abonnés. Brenda Biya se présente comme "la First daughter" du Cameroun, la première fille du pays. Son père, Paul Biya, est président du Cameroun depuis 1982. Sa mère est la première dame Chantal Biya.
Images du post de Brenda Biya sur son compte instagram.
Quelques semaines plus tôt, Brenda Biya avait posté également une autre photo avec cette légende destinée à sa compagne : "Tu es quelqu’un d’extraordinaire, forte, attentionnée, honnête, loyale. Franchement ne change pas. Je suis heureuse de pouvoir passer mon quotidien avec toi."
Ses déclarations d'amour ont suscité un grand nombre de réactions sur les réseaux sociaux. C'est notamment le cas de Shakiro, célèbre transgenre camerounaise, qui a du fuir son pays pour se réfugier en Belgique. Elle félicite la fille de Paul Biya pour son courage. Elle espère que ce 'coming out' pourra mettre fin à la criminalisation de l'homosexualité dans le pays. "On va obtenir cette dépénalisation de l’homosexualité grâce à toi », espère Shakiro.
Même son de cloche de Boris Bertolt, journaliste d'investigation, qui a rappelé dans un message publié sur Facebook qu'une vingtaine de personnes sont actuellement en prison dans le pays pour leur orientation sexuelle.
"Soit Brenda Biya est arrêtée, soit on libère tout le monde", souligne le journaliste.
Le Code pénal camerounais condamne les personnes homosexuelles à des peines pouvant aller jusqu’à cinq ans de prison (articles 347-1 à 347-3). Ces années de prison sont assorties d'amendes conséquentes. De ce point de vue, le Code pénal camerounais est l'un des plus durs et restrictifs concernant les droits des personnes LGBTQIA+.