Burkina Faso : 28 cadavres découverts la veille du Nouvel An dans le nord-ouest

Vingt-huit corps ont été découverts la veille du Nouvel An à Nouna, dans le nord-ouest du Burkina Faso, a annoncé lundi soir le gouvernement, une organisation de la société civile dénoncant des "exactions" commises par les supplétifs de l'armée.
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BURKINA FASO SOlDATS
Des soldats gardent l'accès à l'assemblée nationale à Ouagadougou ce 14 octobre 2022.
 
AP Photo/Kilaye Bationo
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"Le gouvernement a été informé d’un drame survenu à Nouna, chef-lieu de la province de la Kossi, dans la nuit du 30 au 31 décembre", indique un communiqué du porte-parole du gouvernement, Jean Emmanuel Ouédraogo. Les premières informations "font état de 28 personnes tuées".

Le Collectif contre l’Impunité et la stigmatisation des communautés (CISC) a dénoncé "des exactions" commises par des Volontaires pour la défense de la patrie (VDP, supplétifs de l'armée). 

Lire : qui sont les Volontaires pour al défense de la patrie (VDP)

Le communiqué du gouvernement ajoute qu'une enquête "a été immédiatement ouverte (...) pour élucider les circonstances du drame et situer toutes les responsabilités". "En attendant l’aboutissement de l’enquête", il "appelle l’ensemble de la population au calme", affirmant "que toutes les dispositions sont prises pour faire toute la lumière sur ces violences inacceptables".

"Ce drame se produit à un moment où le Burkina Faso a engagé une opération de mobilisation de l’ensemble du peuple pour une unité d’actions dans la lutte contre le terrorisme", note le porte-parole. 

Le Burkina Faso est confronté depuis 2015 aux attaques de groupes djihadistes liés à Al-Qaïda et à l'Etat islamique qui se multiplient. Elles ont fait des milliers de morts et au moins deux millions de déplacés et sont en partie à l'origine de deux coups d'Etat militaires en 2022.

Le gouvernement affirme demeurer "fondamentalement opposé à toutes formes d'exactions ou de violations de droits humains pour quelques motifs que ce soit".

Un communiqué du procureur près le tribunal de grande instance de Nouna, Armel Sama, précise "que la plupart des victimes, toutes de sexe masculin, ont été tuées par balles".

Avant la publication de ces communiqués officiels, le CISC, organisation de défense des droits humains, venait de dénoncer "des exactions ciblées sur des populations civiles".

"Des civils armés se revendiquant être" des VDP se livrent "librement à des pillages organisés et à des exactions ciblées sur des populations civiles sur un fond de délit de faciès et de stigmatisation".

Samedi, "suite à une attaque terroriste qu’aurait subie par le quartier général des VDP de Nouna (...) des dozos (chasseurs traditionnels) armés, identifiés par les victimes comme étant des VDP, ont conduit en guise de représailles, des actions meurtrières".


"Le bilan s’élève à 21 personnes tuées y compris des enfants, mais il ne cesse de s’alourdir au fur et à mesure des informations qui nous arrivent du terrain", a affirmé le secrétaire général du CISC Daouda Diallo