Fil d'Ariane
Six soldats et 34 supplétifs civils de l'armée du Burkina Faso ont été tués samedi 16 avril, lors d'une attaque dans le nord du pays. Ouagadougou a décrété cette semaine la "mobilisation générale" contre les violences djihadistes récurrentes.
Un "détachement militaire et de Volontaires pour la défense de la patrie (VDP, supplétifs civils de l'armée) a été la cible d'une attaque par des hommes armés non identifiés samedi", aux environs de 16 heures, près d'Aorema, à une quinzaine de kilomètres de Ouahigouya, selon un communiqué du gouvernorat de la région du Nord, publié dimanche.
"Le bilan provisoire de cette attaque" s'élève à 40 morts, "parmi lesquels six militaires et 34 VDP", auxquels s'ajoutent "33 blessés dans un état stable (...) pris en charge actuellement au Centre hospitalier universitaire régional de Ouahigouya", chef-lieu de la région du Nord, précise le communiqué.
Une source sécuritaire a également évoqué un bilan d'une "quarantaine de victimes", ainsi que "plusieurs éléments blessés qui ont été pris en charge".
La même source a indiqué qu'une "riposte", "lancée après cette attaque", "a permis de neutraliser (tuer) plusieurs dizaines de terroristes". Une autre source sécuritaire a confirmé que les "assaillants" ont "quasiment tous été neutralisés".
Selon une troisième source sécuritaire, le détachement visé par l'attaque assurait "la sécurité de l'aérodrome de Ouahigouya".
"De violents combats ont effectivement eu lieu hier (samedi) soir" pendant "près de deux heures", a témoigné un habitant de la ville.
Il affirme également que "plusieurs frappes aériennes ont visé des positions de jihadistes présumés" vendredi.
Jeudi, les autorités de transition au Burkina Faso - elles sont arrivées au pouvoir par un coup d'Etat en septembre, le deuxième en huit mois - ont décrété la "mobilisation générale" et la "mise en garde", afin de "donner à l’Etat tous les moyens nécessaires" pour faire face aux attaques djihadistes qui frappent le pays.
Avec ces mesures, elles auront notamment "le droit de requérir les personnes, les biens et les services, le droit de soumettre à contrôle et à répartition les ressources au ravitaillement" et "le droit d’appel à l'emploi de défense, à titre individuel ou collectif".
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Mardi 11 avril, le ministère de la Défense a lancé une opération baptisée "Greniers vides", appelant tous les militaires du pays, actifs ou retraités, à donner leurs uniformes pour les soldats actuellement sur le terrain.
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Le Burkina Faso est pris depuis 2015 dans une spirale de violences djihadistes apparues au Mali et au Niger quelques années auparavant, qui se sont étendues au-delà de leurs frontières.
La semaine dernière, 44 civils avaient été tués lors de l'attaque de deux villages du nord-est du Burkina, près de la frontière nigérienne.
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Les violences ont fait en tout plus de 10.000 morts - civils et militaires - selon des ONG, et quelque deux millions de déplacés.
En février, le président de transition, le capitaine Ibrahim Traoré, avait fait part de sa "détermination intacte" à combattre les jihadistes, malgré la multiplication des attaques.