Burkina Faso : des manifestants bloquent un convoi de l’armée française

Depuis le 18 novembre, plusieurs milliers de personnes manifestent à Kaya, chef-lieu de la région du Centre-nord du Burkina Faso. Elles s’opposent au passage d’un important convoi logistique de l’armée française en transit vers le Niger voisin et réclament à l’appel de la Coalition des patriotes africains (COPA/BF) le départ des troupes françaises du Burkina.
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Carte Burkina avec Kaya
Des milliers de manifestants bloquent un convoi de l'armée française à Kaya au Burkina Faso ce 19 novembre 2021.
© TV5MONDE
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"Armée française dégage", "Libérez le Sahel", "Plus de convoi militaire d'invasion et de recolonisation français", peut-on lire sur des écriteaux et banderoles brandis par des manifestants, rassemblés à l’entrée de Kaya, selon des photos et vidéos authentifiées par l’Agence France Presse. 

Les poings en l’air, les manifestants ont entonné l’hymne national face au convoi français de plusieurs dizaines de véhicules qui était toujours bloqué à Kaya ce 19 novembre, selon les manifestants.

En provenance de Côte d’Ivoire et à destination du Niger, l’avancée du convoi avait déjà été bloquée les 17 et 18 novembre par des manifestants à Bobo Dioulasso (ouest), puis dans la capitale Ouagadougou. Dans la capitale, les forces de sécurité burkinabé ont fait usage de gaz lacrymogènes pour disperser les manifestants, selon Roland Bayala, porte-parole de la Coalition des Patriotes africains du Burkina Faso (Copa-BF), qui a appelé à ces manifestations. 

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Roland Bayala déclare à l'AFP "manifester contre l’insécurité. Lorsque nous avons appris qu’à partir de la Côte d’Ivoire, un convoi de l’armée française devait traverser le Burkina Faso pour le Niger, nous avons décidé de faire barrage, parce malgré les accords signés avec la France, nous continuons à enregistrer des morts et nos pays demeurent sous-armés". Le porte parole de la Copa- BF explique à l’AFP avoir "appelé les populations qui se trouvent sur l’itinéraire de ce convoi à se mobiliser" pour s'opposer à son passage.

Le 16 novembre, des centaines de personnes ont participé dans plusieurs villes du pays à des manifestations pour réclamer la démission du président burkinabè Roch Marc Christian Kaboré. Elles dénonçaient son "incapacité à mettre fin aux attaques terroristes", deux jours après une attaque djihadiste ayant fait au moins 53 morts, dont 49 gendarmes à Inata, dans le nord du pays.

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Le Burkina Faso fait face depuis 2015 à des attaques djihadistes régulières et meurtrières, en particulier dans les régions du nord et de l'est, dans la zone dite des "trois frontières", aux confins du Mali et du Niger, deux pays également confrontés aux opérations des djihadistes armés.

Les violences, parfois mêlées à des affrontements intercommunautaires, ont fait environ 2.000 morts et contraint 1,4 million de personnes à fuir leur foyer.

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