Burkina Faso : la France n'exclut pas un retrait de ses militaires

Le ministre français des Armées Sébastien Lecornu n’écarte pas un départ des forces spéciales françaises basées au Burkina Faso. Des manifestations contre la présence française ont eu lieu vendredi 18 novembre, au moment où la France met fin à l’opération Barkhane au Sahel.
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Barkhane
La France a officiellement mis fin à l'opération Barkhane au Sahel, le 9 novembre 2022.
Jerome Delay (AP)
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"Il est évident que la révision de notre stratégie générale en Afrique interroge toutes les composantes de notre présence, y compris les forces spéciales", a déclaré le ministre français des Armées Sébastien Lecornu, dans un long entretien accordé au Journal du Dimanche.

"Sabre (le contingent des forces spéciales françaises basé dans la région de Ouagadougou, ndlr) a eu un rôle clé ces dernières années dans la lutte contre le terrorisme au Sahel", souligne-t-il.

Après avoir compté jusqu'à 5.500 hommes dans la région du Sahel, la France y déploie encore quelque 3.000. Elle a officiellement mis fin à son opération antidjihadiste Barkhane au début du mois de novembre. Elle s'est donné six mois pour finaliser sa nouvelle stratégie en Afrique.

"Nous travaillons à une organisation du format de nos bases militaires existantes. Elles devront garder certaines capacités, pour protéger nos ressortissants par exemple, mais aussi se tourner davantage vers la formation des armées locales, détaille encore le ministre. Il n’est plus question de lutter contre le terrorisme "à la place" de nos partenaires, mais de le faire avec eux, à leurs côtés."

(Re)voir : Mali : fin officielle de la force Barkhane
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La base militaire de Kamboisin visée

Vendredi 18 novembre, une manifestation contre la présence de la France au Burkina Faso, pays miné par les violences djihadistes, a visé l'ambassade de France à Ouagadougou et la base militaire de Kamboisin, en périphérie de la capitale. C’est là qu’est stationné un contingent de forces spéciales de la force Sabre.
 Paris a déjà quitté le Mali avec qui il entretient des relations exécrables. Mais elle souhaite néanmoins conserver une présence militaire au Sahel, notamment au Niger. "Sa déstabilisation aurait un impact épouvantable", met en garde Sébastien Lecornu.

"D’autres pays nous demandent également un accompagnement dans la lutte contre le terrorisme. Pour que ce travail s’installe dans la durée, la question de la formation des officiers et des sous-officiers des armées africaines va être centrale", a-t-il ajouté.