Burkina Faso : l'ambassadeur de France toujours en poste selon une source diplomatique
L'ambassadeur de France au Burkina Faso, Luc Hallade, est "toujours au travail" à Ouagadougou. C'est ce qu'a indiqué mardi 3 janvier à l'AFP une source diplomatique française. Des médias affirment que son départ a été demandé par les autorités burkinabè.
Un soldat burkinabè passe devant un véhicule de l'armée française à Kaya au Burkina Faso le 20 novembre 2021. Des résidents de la ville avaient alors bloqué la progression d'un convoi militaire français.
AP/ Sam Mednick
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"L'équipe fait un travail remarquable dans des conditions difficiles", a ajouté cette source à l'AFP.
Selon le quotidien Le Monde, qui cite "plusieurs sources" non identifiées, cette demande serait liée à une lettre envoyée par Luc Hallade aux ressortissants français de Koudougou le 12 décembre 2022.
Dans ce courrier partiellement diffusé sur Twitter, l'ambassadeur invitait ses compatriotes habitant Koudougou à quitter cette ville, située à 100 kilomètres à l'ouest de Ouagadougou, et à se "relocaliser" dans la capitale ou à Bobo-Dioulasso (sud-ouest).
L’ambassadeur Luc Hallade reçu en audience par le nouveau premier ministre Me Appolinaire Kyelem de Tambela https://t.co/vKP1Ath3xm
Le ministère des Affaires étrangères du Burkina aurait demandé le changement d'interlocuteur dans un courrier envoyé fin décembre au ministère français des Affaires étrangères, selon le Monde et l'hebdomadaire Jeune Afrique.
Interrogé par l'AFP, le quai d'Orsay a confirmé avoir "en effet reçu une lettre des autorités de transition burkinabè".
"Il ne s'agit pas d'une démarche habituelle et nous n'avons pas de commentaire public à faire en réaction", a indiqué un porte-parole, se refusant à donner des précisions sur le contenu de cette lettre.
40% du territoire burkinabè contrôlé par l'État
Les relations entre les deux pays sont devenues difficiles alors que le Burkina est confronté depuis 2015 aux attaques des djihadistes liés à Al-Qaïda et au groupe État islamique (EI). Ces attaques ont fait des milliers de morts et au moins deux millions de déplacés et sont en partie à l'origine de deux coups dÉEtat militaires en 2022.
Les djihadistes contrôlent désormais 40% du territoire burkinabè. Fin novembre, Luc Hallade avait rappelé la présence des 400 membres des forces spéciales françaises à Ouagadougou, assurant qu'elles y resteraient "tant que les autorités burkinabè le souhaiteront".
Quelques mois plus tôt, il avait fait état de la dégradation de la situation sécuritaire au Burkina.
"Auditionné par des représentants du Sénat français sur la crise politico-sécuritaire burkinabè le 5 juillet, Luc Hallade avait estimé que "l'absence de résultat du gouvernement" en matière de lutte antiterroriste provoquait +des frustrations de plus en plus fortes dans le pays", rappelle Le Monde.
L'ambassadeur avait également qualifié la violence qui ravage le pays de "conflit endogène" et de "guerre civile". Des propos jugés "assez graves" par le ministère burkinabè des affaires étrangères le 21 juillet, qui appelait alors Luc Hallade à "plus de nuances", selon le quotidien.