Dans un communiqué lu à la télévision nationale, le ministre burkinabè de la Sécurité Mahamadou Sana a déclaré, le 23 septembre, que "plusieurs tentatives de déstabilisation" avaient été déjouées. Plusieurs personnes ont été arrêtées et de nombreux ressortissants burkinabè vivant à l'étranger. Selon Ouagadougou, le complot impliquerait notamment des groupes terroristes, des militaires et des politiques qui oeuvreraient depuis la Côte d'Ivoire.
Mahamadou Sana, ministre de la Sécurité du Burkina faso, lit un communiqué à la télévision nationale burkinabè, Ouagadougou, le 23 septembre 2024.
Le régime militaire au pouvoir au Burkina Faso a affirmé lundi soir avoir déjoué "plusieurs tentatives de déstabilisation", impliquant selon lui l'ancien président de transition, le lieutenant-colonel Paul Henri Sandaogo Damiba, et d'anciens ministres.
Ces acteurs du chaos, appuyés par certains services de renseignement de puissances occidentales, sont constitués aussi bien de civils de divers profils que de militaires et anciens militaires ayant quitté le territoire national pour participer à des opérations de propagande et de déstabilisation
Mahamadou Sana, ministre de la Sécurité du Burklina Faso
"Nous avons pu déjouer plusieurs tentatives de déstabilisation aussi pernicieuses qu'incessantes", a indiqué le ministre de la Sécurité Mahamadou Sana dans une déclaration lue à la télévision nationale.
"Ces acteurs du chaos, appuyés par certains services de renseignement de puissances occidentales, sont constitués aussi bien de civils de divers profils que de militaires et anciens militaires ayant quitté le territoire national pour participer à des opérations de propagande et de déstabilisation", a-t-il indiqué.
Il a présenté l'ancien président de la transition, le lieutenant-colonel Damiba, comme le chef du "volet militaire de ce complot".
M. Damiba s'était emparé du pouvoir par un coup d'Etat en janvier 2022 contre le président Roch Marc Christian Kaboré, puis avait été évincé lors d’un second putsch huit mois plus tard, orchestré par le capitaine Ibrahim Traoré, actuellement au pouvoir.
Selon le ministre de la Sécurité, "la première attaque, précurseur de cette opération" de déstabilisation, était celle du 24 août à Barsalogho, dans la région du Centre-nord.
Au cours de cette attaque, revendiqué par le Groupe de soutien à l'islam et aux musulmans (GSIM), affilié à Al-Qaïda, plus de 400 civils ont été tués, selon des sources locales.
Aucun bilan officiel n'a été communiqué et le "président" Ibrahim Traoré est depuis resté muet.
Le ministre burkinabè de la Sécurité donne de nombreux détails sur un complot mêlant notamment des groupes terroristes, des ressortissants burkinabè vivant à l'étranger et des militaires. Il cite une quinzaine de noms, dont deux ex-ministres des Affaires étrangères Djibril Bassole et Ahmed Barry, le ministre Sanaa affirmé que l'objectif final de ce plan était de "prendre le palais présidentiel" à Ouagadougou. Ces derniers jours, deux des enfants de Djibril Bassole ont été enlevés par des hommes armés à Ouagadougou et leurs domiciles ont été perquisitionnés.
Il a annoncé que plusieurs personnes avaient été arrêtées, dont certaines auraient été tuées lors d'une tentative d'évasion, dont Ahmed Kinda, ancien commandant des forces spéciales burkinabè, présenté comme le "chef des opérations".
Le journaliste nigérien d'origine ivoirienne, Serge Maturin Adou, - qui a disparu à Niamey depuis le 1er septembre - a également été cité parmi les auteurs de ce "complot".
La Côte d'Ivoire a de nouveau été accusée d'héberger des personnes qui "se sont activées dans une entreprise de subversion contre notre pays", a indiqué le ministre.
Début juillet, le capitaine Traoré avait affirmé qu'"un centre d'opérations pour déstabiliser" le Burkina Faso était installé à Abidjan.
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Par ailleurs, un autre pays d'Afrique de l'ouest est cité : le Ghana et sa capitale Accra où "des réunions de planification" se tenaient, ainsi qu'à Tamalé, dans le nord.