Burkina Faso : le lieutenant-colonel Damiba se déclare président

Le putschiste et nouvel homme fort du pays, le lieutenant-colonel Paul-Henri Sandaogo Damiba, a été déclaré "président" , à sa demande, par le Conseil constitutionnel. Il devient ainsi officiellement le président d'une transition. 
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Lieutenant-colonel Paul-Henri Sandaogo Damiba
Le lieutenant-colonel Paul-Henri Sandaogo Damiba lors de sa première intervention à la télévision burkinabè le 27 janvier 2022.
© Autre presse par DR
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Le lieutenant-colonel Paul-Henri Sandaogo Damiba, qui a pris le pouvoir lors d'un coup d'Etat le 24 janvier, s'est auto-déclaré "président" par le biais du Conseil constitutionnel devant lequel il doit prêter serment mercredi 16 février selon le Conseil constitutionnel.

Dans une décision qui lui a été notifiée par Paul-Henri Sandaogo Damiba lui-même le 9 février, le Conseil constitutionnel indique que "M. Paul-Henri Sandaogo Damiba, lieutenant-colonel des forces armées nationales, président du Mouvement patriotique pour la sauvegarde et la restauration (MPSR, junte au pouvoir, ndlr), est le président du Faso" depuis le 24 janvier.

Paul-Henri Sandaogo Damiba qui est également "chef de l'État" et "chef suprême des armées", "prêtera serment devant le Conseil constitutionnel". Cette décision est motivé selon le Conseil constitutionnel par  "la vacance de la présidence du Faso" après la démission forcée le 24 janvier du président renversé, Roch Marc Christian Kaboré.

(Re)voir : Burkina Faso, le premier discours du chef de la junte à la télévision nationale

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La date de la prestation de serment de Paul-Henri Sandaogo Damiba en tant que nouveau président n'a pas été précisée. Elle devrait intervenir rapidement, selon une source judiciaire qui a expliqué qu'elle doit être "fixée d'un commun accord" entre la présidence et le Conseil constitutionnel.

Le lieutenant-colonel Damiba est donc devenu officiellement le président d'une transition jusqu'au retour à l'ordre constitutionnel.
 

Condamnation de la communauté internationale 

 

La Communauté économique des États d'Afrique de l'Ouest (Cédeao) et l'Union africaine  (UA) ont suspendu le Burkina Faso de leurs instances, sans plus de sanctions, demandant à la junte un calendrier "raisonnable" pour ce "retour à l'ordre constitutionnel". Le 5 février, un décret de  Paul-Henri Sandaogo Damiba a annoncé la création d'une commission composée de 15 membres en vue d'"élaborer un projet de charte et d'agenda, assorti d'une proposition de durée de la transition et des modalités de mise en œuvre" dans un "délai de deux semaines".

(Re)voir : Cédéao, pas de nouvelles sanctions contre le Burkina Faso

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Le Conseil de sécurité de l'ONU s'est déclaré "gravement préoccupé par le changement inconstitutionnel du gouvernement au Burkina Faso", dans une déclaration adoptée à l'unanimité qui n'utilise pas les termes de coup d'État militaire et n'exprime pas de condamnation.

À lire : Burkina Faso, la junte militaire "très ouverte" aux discussions selon des émissaires de la Cédéao