Au Burkina Faso, le sort réservé à Roch Marc Christian Kaboré reste confus. Une source de son parti assure toutefois que le dirigeant, renversé par un coup d'État militaire, va bien. Il serait détenu dans une villa présidentielle.
Au pouvoir depuis 2015, Roch Marc Christian Kaboré a été destitué par l'armée burkinabè le 24 janvier.
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Le président du Burkina Faso, renversé le 24 janvier par un coup d'État militaire, "va bien physiquement". Une source haut placée au sein de son parti s'est entretenue avec l'AFP et raconte dans quelles circonstances Roch Marc Christian Kaboré a été contraint de quitter le pouvoir.
"En résidence surveillée"
Selon cette source , "il a un médecin à sa disposition", sans pouvoir se prononcer sur "son état d'esprit". Elle a affirmé que le président était "toujours aux mains de l’armée, pas dans un camp militaire, mais dans une villa présidentielle en résidence surveillée" et avait "accès à son portable, sous surveillance de ses geôliers bien entendu".
"C’est lui qui a bel et bien rédigé la lettre de démission publiée par la télévision nationale, mais je ne saurai dire dans quelles conditions il l’a écrite", a ajouté cette source du Mouvement du peuple pour le progrès (MPP).
"Il n'a pas été arrêté aux premières heures" de l'action des soldats mutins: "sa résidence privée a été quadrillée par les mutins, il a fallu que sa garde rapprochée use de stratégie en l’exfiltrant à bord d’un véhicule banalisé pour le mettre en lieu sûr".
"Il n’était pas dans le convoi qui a été criblé de balles" et dont trois véhicules avaient été vus le 24 au matin par un journaliste de l'AFP. Ceux-ci "étaient ceux de ses gardes qui ont trompé la vigilance des mutins". "C’est plus tard et sous la pression des mutins, que ses gardes - notamment des gendarmes - ont dû le laisser entre leurs mains (des putschistes), et se rallier à eux dans la foulée", a-t-elle ajouté.
"La gendarmerie ne pouvait que se rallier car toute l’armée était consentante pour démettre le président de ses fonctions", selon elle.
"Tentative d'assassinat" selon son parti
Peu avant l'annonce du putsch et alors que le sort de Roch Marc Christian Kaboré était peu clair après deux jours de mutinerie dans les casernes, le MPP avait dénoncé dans un communiqué "une tentative avortée d'assassinat" du président.
Roch Marc Christian Kaboré a été renversé par des militaires avec à leur tête un lieutenant-colonel, Paul-Henri Sandaogo Damiba. Il s'agit du président d'une junte appelée Mouvement patriotique pour la sauvegarde et la restauration (MPSR) qui a pris la tête de ce pays miné par la violence djihadiste.