Fil d'Ariane
"Le moment tant attendu est venu, le moment que les familles des victimes attendent depuis 34 ans. C'est le moment pour elles d'apaiser les cœurs, faire le deuil et connaître la vérité", a déclaré Ferdinand Nzepa, l'un des avocats de la partie civile lors de la réouverture des plaidoiries du procès Sankara.
"La vérité recherchée ne sera pas parfaite, car le temps s'est écoulé et certains ont pu échapper aux mailles de la justice", a ajouté Ferdinand Nzepa.
"Deux acteurs majeurs ont préféré prendre la poudre d'escampette: Hyacinthe Kafando et Blaise Compaoré. On aurait aimé qu'au soir de sa vie, Blaise Compaoré ait le courage de venir faire face à la justice, affronter le regard des treize familles, qu'il vienne demander pardon ou dire un mot" à leur endroit, a souligné Me Nzepa. "Au lieu de saisir cette opportunité pour s'expliquer sur les faits, il a préféré la fuite".
Le procès avait été reporté lundi, après avoir déjà été une première fois suspendu par le putsch il y a une semaine.
"Le tribunal a examiné les différents arguments" et "décidé de suspendre l'audience pour une bonne administration de la justice. Il invite les parties à rester à l'écoute pour la reprise qui se fera après le rétablissement de la Constitution", avait déclaré lundi matin le président de la juridiction militaire, Urbain Meda.
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Dès l'ouverture de la séance de reprise du procès qui avait été interrompu par le coup d'État du 24 janvier, les avocats de la partie civile avaient demandé sa suspension. Ils attendaient "la normalisation juridique" de la part des nouveaux dirigeants du pays.
"La partie civile estime qu'un procès doit se tenir dans un délai raisonnable, mais nous ne voulons pas d'un procès" qui soit entaché "d'irrégularités", avait déclaré Prosper Farama, avocat de la famille Sankara.
Un avocat de la défense, Mamadou Sombie, avait estimé lui que "la justice n'est pas rendue au nom de la Constitution, mais au nom du peuple burkinabè".
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