Fil d'Ariane
Michel Kafando est de retour. #Burkina #Lwili pic.twitter.com/hTknHAhctw
— Ludivine Laniepce (@ludilani) September 23, 2015
"Vu la clameur nationale contre les usurpateurs, c'est l'aveu même que le gouvernement de transition que vous avez librement choisi et en qui vous avez totalement confiance est resté le seul à incarner la volonté du peuple souverain", a ajouté M. Kafando, visiblement détendu et entouré de ses proches collaborateurs.
Le président de la Transition a par ailleurs appelé "à rester mobilisés autour de la transition pour qu'ensemble nous continuions ce que nous avons commencé, à savoir remettre le processus électoral sur les rails après avoir naturellement pansé les plaies et honoré les mémoires de nos compatriotes injustement tombés pour la défense de la patrie".
"Je m'incline très respectueusement devant leur mémoire, la nation toute entière leur rend hommage en attendant d'examiner la façon dont nous solderons les conséquences de cette funeste barbarie"
URGENT #Burkina " S'il y a une Transition qu'on doit citer en exemple, c'est celle du Burkina", Michel Kafando
— radioomega (@radiosomega) September 23, 2015
Mardi, lors du sommet de la Cédéao, la garde présidentielle a été appellée "à déposer les armes et il a été demandé aux autres unités de l'armée de ne pas faire usage de la force pour éviter des pertes en vies humaines", selon le président de la commission de la Cédéao, Kadré Désiré Ouédraogo.
M. Kafando a été libéré lundi par les putschistes après plusieurs jours de séquestration. Il avait été renversé le 17 septembre par un coup d'Etat mené par le Régiment de sécurité présidentielle (RSP), unité d'élite de l'armée burkinabè et garde prétorienne de l'ancien président Blaise Compaoré.
Ce putsch avait porté un brusque coup d'arrêt à l'organisation d'élections générales prévues en octobre, censées clore la période de transition ouverte par la chute de Blaise Compaoré en octobre 2014.
Pour justifier leur coup de force, les soldats de la garde présidentielle réclamaient notamment que les anciens partisans de Compaoré puissent participer aux élections dont ils avaient été exclus par la transition.
Mardi, le chef des putschistes et ancien bras droit de M. Compaoré, le général Gilbert Diendéré, n'avait pas exclu un affrontement tout en se remettant aux conclusions de la Cédéao.
"Nous n'avons pas envie de nous battre mais nous nous défendrons éventuellement", avait-il déclaré. "Nous n'avons pas envie de verser du sang pour rester dans un pouvoir quelconque".
En soirée, les deux camps ont présenté un accord en cinq points pour "éviter un affrontement" chez le Mogho Naaba, roi des Mossis (ethnie majoritaire au Burkina Faso), autorité traditionnelle très respectée.
Parmi ces cinq points, le RSP s'engage à "accepter le cantonnement" et "céder les postes de garde" à Ouagadougou. Les forces "loyalistes" ont promis de "reculer les troupes de 50 km" et de "garantir la sécurité du personnel (du RSP) et de leurs familles".
Les deux forces ont aussi accepté un "délai de 72 heures pour établir le point du matériel", c'est à dire de l'armement.
Unité d'élite de l'armée, le RSP compte 1.300 hommes, contre plus de 11.000 hommes au total pour l'ensemble de l'armée et de la gendarmerie burkinabè. La société civile avait demandé sa dissolution à plusieurs reprises.
Voici L'accord en 5 points entre l'armée nationale et les putschistes du RSP #lwili pic.twitter.com/i2Ck0yTMWF
— Fasozine (@FASOZINE) September 23, 2015
La délégation de la Cédéao en mission ce mercredi à Ouagadougou comprend les dirigeants du Nigeria, du Niger, du Togo, du Ghana, du Bénin et du Sénégal. Elle vise à "engager un dialogue politique avec toutes les parties prenantes, dans l'idée de trouver des aménagements négociés" par rapport à un premier projet d'accord divulgué dimanche, jugé inacceptable par la population et la société civile.
C'est surtout la question de l'amnistie des putschistes de la RSP qui fait débat.