Burkina Faso : une tentative de "déstabilisation" dénoncée par le parquet militaire

Le parquet militaire du Burkina Faso dénonce une tentative de "déstabilisation des institutions de l’Etat". Deux militaires sont pointés du doigt. Parmi eux, un haut gradé déjà incarcéré pour des faits similaires, récemment libéré, puis de nouveau arrêté.
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Burkina Militaires
Des soldats burkinabés marchent en dehors d'un camp militaire à Ouagadougou, le 24 janvier 2022.
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Le parquet militaire du Burkina Faso dénonce une tentative de "déstabilisation des institutions de l’Etat", impliquant un haut gradé déjà incarcéré pour des faits similaires, récemment libéré, puis de nouveau arrêté.

Le parquet militaire indique dans un communiqué publié le 28 octobre, que "les premiers éléments" d’une enquête ouverte après dénonciation, "révèlent que des militaires en collusion avec des civils étaient en train de préparer une déstabilisation des institutions de l’Etat". 

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Deux militaires pointés du doigt 

Un adjudant-chef, Charles Neboa, et un sergent, Adama Traoré, sont cités comme faisant partie du groupe, selon le dénonciateur cité par le parquet militaire. 

Ce groupe "serait en contact avec l’unité 'Mamba vert' du lieutenant-colonel Emmanuel Zoungrana et projetait de lancer des attaques simultanées sur la radio-télévision du Burkina (RTB), la maison d’arrêt et de correction des armées (Maca) où était détenu cet officier supérieur pour des faits similaires, et la résidence du chef de l’Etat", le capitaine Ibrahim Traoré, selon le procureur militaire.

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Le lieutenant-colonel Zoungrana a été interpellé une première fois le 14 janvier et incarcéré pour "tentative de déstabilisation des institutions de l'Etat", "détournement de biens publics, faux et usage de faux, enrichissement illicite et blanchiment de capitaux".  A l'époque, le Burkina Faso était dirigé par Roch Marc Christian Kaboré, président élu en 2015 et réélu en 2020. 

Deux putsch au cours de l'année écoulée

Il a été renversé par un premier putsch le 24 janvier ayant porté au pouvoir une junte militaire dirigée par le lieutenant-colonel Damiba, à son tour renversé par le capitaine Ibrahim Traoré le 30 septembre.

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Emmanuel Zoungrana avait été remis en liberté provisoire le 15 décembre, avant d'être à nouveau interpellé le 27 décembre à son domicile à Pabré, à une vingtaine de kilomètres au nord de Ouagadougou, "non sans résistance", selon le parquet militaire. Dans une vidéo largement relayée sur Facebook, il affirme avoir été victime de deux tentatives d’empoisonnement lors de son incarcération et surveillé par des drones depuis sa remise en liberté provisoire. 

Ex-chef de corps du 12e régiment d'infanterie commando, basé à Ouahigouya, chef-lieu de la région du Nord, le lieutenant-colonel Zoungrana, âgé de 41 ans, avait passé le témoin le 21 décembre 2021, avant de regagner Ouagadougou où il attendait une nouvelle affectation.  Ancien commandant du groupement des forces du secteur ouest, engagées dans la lutte antiterroriste dans ce pays régulièrement endeuillé par des attaques jihadistes, il avait été décoré pour ses faits d'armes, notamment pour avoir repris des localités assiégées.