Fil d'Ariane
Les affrontements entre la police et les manifestants ont fait au moins sept morts dans les régions anglophones du Cameroun le week-end dernier, et des blessés.
Selon plusieurs témoignages, les autorités ont eu recours à des coups de feu pour disperser les manifestants dans plusieurs localités du pays.
Yaoundé avait déployé des forces de police dans les régions anglophones du pays notamment à Bamenda, chef-lieu du Nord-Ouest, et à Buea chef-lieu du Sud-Ouest.
Réagissant sur Twitter, le président camerounais Paul Biya a condamné "de façon énergique tous les actes de violence, d'où qu'ils viennent, quels qu'en soient les auteurs", appelant au "dialogue".
Je condamne de façon énergique tous les actes de violence, d’où qu’ils viennent, quels […]: https://t.co/BNpDEFsGCl #PaulBiya #Cameroun pic.twitter.com/WprBoQmNLQ
— President Paul Biya (@PR_Paul_Biya) October 1, 2017
Les séparatistes anglophones ont choisi ce dimanche 1er octobre pour proclamer unilatéralement leur "indépendance". Un jour symbolique puisqu'il s'agit de la date de la réunification officielle des parties anglophone et francophone du Cameroun, en 1961.
> A voir l'interview du spécialiste Yves Mintoogue ci-dessus :
L'Etat camerounais ne fait pas d'efforts pour respecter les spécificités culurelles dans le domaine de l'éducation.
Le chercheur Yves Mintoogue.
> Retour sur les faits de ce dimanche 1er octobre ci-dessous :
Depuis novembre 2016, la minorité anglophone - soit environ 20% des 22 millions de Camerounais - proteste contre ce qu'elle appelle sa "marginalisation" dans la société.
Certains anglophones exigent le retour au fédéralisme, tandis qu'une minorité réclame la partition du Cameroun, deux scénarios que Yaoundé ne veut pas entendre.
La crise provoquée par cette contestation, exacerbée début 2017 avec une coupure d'internet de trois mois, s'est amplifiée ces dernières semaines avec la volonté de proclamer symboliquement l'indépendance des régions anglophones.
Le 22 septembre, "entre 30 et 50.000" séparatistes y ont manifesté, selon un décompte de l'organisation International Crisis Group (ICG), qui relève que c'est la plus grande manifestation depuis février 2008 et les violences liées à l'augmentation du prix de l'essence.