Fil d'Ariane
Une piste de terre entre la frontière nigériane et la région de l'extreme nord camerounais. La route de tous les dangers, qu'empruntent les kamikazes de Boko Haram. Au milieu de ce no man's land, une cahute au toit de tôle, le poste de contrôle du comité de vigilance de Kolofota.
S'assurer que derrière les pagnes, il n'y a pas de ceintures d'explosif, que dans les colis, aucune bombe n'est dissimulée. C'est le travail angoissant que s'est assigné Sanda il y a deux ans. Cette milice d'autodéfense, il a décidé de la monter avec des civils de Kolofata, après avoir perdu 7 proches dans un attentat suicide.
L'armée camerounaise leur fournit des fusils de fortune, des jumelles à visée nocture. Pas de gilet par balle, pas de casque.
Et pourtant ces hommes sont les yeux et les oreilles des Bataillons d'Intervention Rapide.
Ce vendredi jour de prière, c'est une journée à risque.
Le dernier attentat suicide à Kolofata, c'était dans une mosquée, une fillette s'est fait exploser. Des femmes et de très jeunes enfants transformés en bombe humaine :
c'est le mode opératoire quasi exclusif de Boko Haram désormais. Une guerre totalement asymétrique. Les hommes de Dala y jouent donc un rôle.
Utiles, peut être même indispensables. La menace terroriste, depuis leur création , a considérablement baissé. Mais ces comités ne sont pas tout puissantq. Et certains kamikazes parviennent à passer entre leur filet. Des attentrats à Kolofata, il y en a un par mois en moyenne depuis un an.