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TV5MONDE / I. Taoufiqi
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Cameroun : des comités de vigilance contre la menace d'attentats

Dans le nord du Cameroun, des comités de vigilance tentent de contrer les possibles attaques de Boko Haram.

Une piste de terre entre la frontière nigériane et la région de l'extreme nord camerounais. La route de tous les dangers, qu'empruntent les kamikazes de Boko Haram. Au milieu de ce no man's land, une cahute au toit de tôle, le poste de contrôle du comité de vigilance de Kolofota.

S'assurer que derrière les pagnes, il n'y a pas de ceintures d'explosif, que dans les colis, aucune bombe n'est dissimulée. C'est le travail angoissant que s'est assigné Sanda il y a deux ans. Cette milice d'autodéfense, il a décidé de la monter avec des civils de Kolofata, après avoir perdu 7 proches dans un attentat suicide. 

Pour combattre ce phénomène, et pour retrouver la paix, il faut chercher à les refouler, et ce qui m'a engagé dans ce travail, c'est le courage. Je veux que la paix revienne ici, il faut donc qu'on se sacrifie, qu'on lutte pour notre village. Nous voulons que la sécurité revienne pour que les activités reprennent.Alhadji Mohamed Dala|chef des comités de vigilance de Kolofata.

L'armée camerounaise leur fournit des fusils de fortune, des jumelles à visée nocture. Pas de gilet par balle, pas de casque.
Et pourtant ces hommes sont les yeux et les oreilles des Bataillons d'Intervention Rapide. 

Ce vendredi jour de prière, c'est une journée à risque. 
Le dernier attentat suicide à Kolofata, c'était dans une mosquée, une fillette s'est fait exploser. Des femmes et de très jeunes enfants transformés en bombe humaine :
c'est le mode opératoire quasi exclusif de Boko Haram désormais. Une guerre totalement asymétrique. Les hommes de Dala y jouent donc un rôle.
 

Je pense que nous sommes décisifs dans ce combat, parce que c'est nous qui sommes les yeux des militaires. Dans le village, nous on se connaît.Mouctar Mahamat, 42 ans membre des comités de vigilance de Kolofata

Utiles, peut être même indispensables. La menace terroriste, depuis leur création , a considérablement baissé. Mais ces comités ne sont pas tout puissantq. Et certains kamikazes parviennent à passer entre leur filet. Des attentrats à Kolofata, il y en a un par mois en moyenne depuis un an.