Fil d'Ariane
Ce sont des survivants. Ils ont fui leur village de l'Extrême-Nord du Cameroun, sans rien, à cause des atrocités commises par la secte islamiste nigériane Boko Haram.
Le mari d'Aïssatou Kodji a été tué. Elle et ses enfants vivent depuis 15 mois dans ce camp de Zamai. Ils sont camerounais mais ils sont considérés comme des réfugiés par les autorités.
Les Boko Haram sont passés chez moi, ils ont mis le feu à la maison, tout a brûlé. Heureusement, j'étais au marché. Je suis venu ici sans aucun document, je n'avais que cette copie de ma carte d'identité.
Aissatou Kodji, réfugiée camerounaise
Sans papier, tous risquent d'être arrêtés et expulsés. Leurs enfants ne peuvent pas être scolarisés normalement, passer le certificat d'études et encore moins poursuivre dans le secondaire.
Pour leur éviter de perdre leur nationalité et de devenir apatride, le Haut commissariat aux réfugiés entreprend toutes les démarches avec l'administration. A la mairie de Mokolo, les registres d'état civil se remplissent de nouveaux inscrits issus du camp.
Le HCR dans son action appuie l'Etat pour que tous ces individus à risque d'apatridie puissent avoir la documentation, voilà une partie des actes que j'ai récupérés, les autres sont en cours d'être établis.
Linda Mindou, assistance protection HCR
Au total, 480 actes de naissance ont été délivrés depuis le début de l'année selon la Mairie.
Un précieux sésame pour ces populations déplacées qui pourront reconstruire leur vie dans leur pays.