Dans un rapport, l'ONG Human Rights Watch décrit une situation alarmante dans les régions anglophones du Cameroun. Une situation de plus en plus tendu entre le gouvernement et les sécessionistes qui prend la population en otage.
La région anglophone du sud-ouest semble doucement glisser vers le chaos. Dans son rapport Human Rights Watch, révèle la dégradation de la situation sécuritaire de la région. Un travail qui a permis de donner une voix à ces civils pris dans l'étau des violences.
Les gendarmes sont arrivés et nous ont battu. Ils ont tout détruit dans la maison et ils m'ont fait une marque sur le bras. Depuis j'ai peur, je ressens beaucoup de rage, dès que je vois des gendarmes ou des gens en uniforme.Une victime de violences
59 pages d'un rapport qui s'appuit sur de nombreux documents, vidéos, photos que l'ONG a méticuleusement sourcé et daté.
On y voit les exactions des groupes armées separatistes sur la population, avec la pratique du raquette et des enlèvements, et qui n'hésitent pas non plus à incendier des écoles dans les villages.
Un radicalisation du mouvement qui s'est fait en réponse aux dérives violentes du gouvernement, qui veut mater à tout prix les velléités sécessionistes.
C'est une réponse gouvernementale extrêmement répressive, qui fait usage de tactiques absoluments illégales. J'ai discuté avec des gens venant de ses villages, qui nous ont raconté comment les forces de sécurité souvent, en réaction aux embuscades par les groupes armés ont débarqué dans le village tôt le matin et se mettent à tirer. Jonathan Pedneault, Co-auteur du rapport du HRW
Pour Human Rights Watch, le gouvernement doit faire preuve de transparence et accueillir des observateurs internationaux sur le terrain. Mais surtout, Yaoundé doit être prendre l'initiative pour amorcer une désescalade.
Il est important que le gouvernement maintenant prenne des mesures pour réduire l'intensité de ce conflit et cela commence par indiquer à la population quelles méthodes, quelles mesures ont été prise par le gouvernement pour punir les membres des forces de sécurité qui ont commis ces abus. Jonathan Pedneault, Co-auteur du rapport du HRW
En attendant c'est plus de 160 000 personnes qui sont déplacées à l'interieur du pays Les trois quarts ont trouvé un refuge précaire dans la fôret