Dix policiers ont été tués en un mois au Cameroun. La région anglophone du pays se révolte. Cette crise n'a pas été abordée ouvertement au sommet Afrique-Europe. En revanche, le parlement camerounais n'arrive plus à fonctionner normalement.
La séance commence d'emblée par des investives. Les députés de l'opposition du parti SDF exigent de mettre sur la table le problème anglophone.
Le premier ministre Philémon Yang se montre surpris. Il doit prononcer un discours, s'avance au pupitre mais il ne pourra jamais parler. Ces députés accusent aussi le président de l'assemblée d'avoir fait entrer des hommes en armes, pour les empêcher d'aborder la crise anglophone : "personne ne peut entrer ici en possession d'armes, les soldats ne peuvent pas venir, et cette chambre a le devoir de se protéger et de protéger les députés de ce genre de choses" affirme Joseph Banadzem, chef des députés du SDF.
Les négociations pour un retour au calme ne fonctionnent pas. La crise anglophone s'est donc invitée au Parlement. Depuis des mois, la situation s'envenime dans les régions de l'ouest du pays.
Manifestations, répression, pour des camerounais anglophones tentés par le fédéralisme, d'autres par la sécession. Zones fermées aux journalistes, violences... la région s'est embrasée depuis plus d'un an.
A Yaoundé, ce jeudi 30 novembre, rien n'y a fait : la séance est définitivement interrompue. Et cela sera le cas, promettent les députés du SDF, tant que le problème anglophone n'est pas abordé à l'assemblée nationale.